Maladies respiratoires

Les maladies respiratoires, en enjeu de santé publique
Les maladies respiratoires chroniques, telles que l’asthme (population jeune) et la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) (population agée), représentent un problème de santé publique majeur en France et dans le monde entier. Ce sont des maladies « civilisationnelles ». L’évolution de ces pathologies est ponctuée par l’occurrence d’épisodes infectieux. Ces maladies sont responsables d’une morbidité et d’une mortalité élevées, affectant des millions de personnes et entraînant des coûts significatifs pour les systèmes de santé. Notre recherche vise à jouer un rôle crucial dans la lutte contre ces maladies à travers des stratégies de recherche innovantes et intégrées.
Les maladies des voies respiratoires causent environ 30% des décès après 65 ans. A l’Institut Pasteur de Lille, les chercheurs s’intéressent aux maladies inflammatoires pulmonaires telles que l’asthme, les allergies respiratoires, les bronchites chroniques, et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). La BPCO est une maladie encore relativement méconnue du grand public. Elle affecte à ce jour environ 3,5 millions de personnes en France et est essentiellement liée au tabagisme. Selon les dernières estimations, la BPCO sera la 4ème cause de mortalité en France en 2030. L’asthme allergique, fréquent chez l’enfant, touche 300 millions de personnes dans le monde. L’asthme atteint 7% de la population en France et près de 12% dans les Hauts-de-France. Chaque année, 17 500 personnes atteintes de BPCO et 1500 asthmatiques décèdent.
Qu’est-ce qu’une maladie respiratoire ?
Une maladie respiratoire est une affection qui impacte le système respiratoire, notamment les poumons, la trachée et les bronches, rendant la respiration difficile. Ces maladies peuvent être causées par des infections virales (comme la grippe), des bactéries, des allergies, ou encore la pollution. Les symptômes incluent souvent des difficultés à respirer, une toux persistante et une fatigue accrue. Les traitements varient en fonction de la maladie, allant des médicaments aux thérapies respiratoires, pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées.
L’Institut Pasteur de Lille et les maladies respiratoires : un écosystème unique
Nos axes de recherche
Pollution atmosphérique et infections pulmonaires : étudie l’impact de la pollution atmosphérique, qui se retrouve dans les milieux clos quand on ouvre les fenêtres pour aérer, sur la sensibilité aux infections pulmonaires. (en savoir plus)
Pollens du futur : l’équipe anticipe la composition du pollen dans le futur dans différentes atmosphères et différentes hypothèses liées au changement climatique afin d’étudier la sensibilisation pulmonaire et le pouvoir allergisant de ces pollens du futur. (en savoir plus)
BPCO et prédispositions génétiques : étudier les prédispositions génétiques à développer une BPCO. (en savoir plus)
Physiopathologie de la BPCO : identification de nouvelles voies métaboliques pour développer de nouveaux médicaments. (en savoir plus)
Asthme et acariens : l’équipe a mis au point un nouveau procédé pour atténuer les effets de l’asthme aux acariens. A terme, ce travail pourrait conduire à des applications thérapeutiques. Les chercheurs ont démontré qu’en inhibant la voie d’activation d’un récepteur impliqué dans la détection de certaines bactéries, il est possible de traiter la maladie. (en savoir plus)
Focus sur l’asthme et la BPCO
L’asthme
L’asthme sévère (10% des asthmes) qui limite fortement l’activité physique malgré un traitement bien conduit, n’a toujours pas de solution thérapeutique réellement efficace. L’équipe du Dr Anne Tsicopoulos du Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (INSERM U1019 – CNRS UMR9017 – Univ Lille), qui est hébergé à l’Institut Pasteur de Lille, travaille sur les mécanismes mis en jeu au niveau des cellules inflammatoires des tissus et des cellules lymphocytaires (les globules blancs impliqués dans l’immunité). Les chercheurs analysent la façon dont ces cellules et leurs médiateurs orchestrent la réaction inflammatoire et le remodelage des tissus afin de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques.
Les chercheurs tentent d’identifier les différents facteurs pouvant intervenir dans l’apparition ou l’aggravation de cette pathologie. En premier lieu, ils pointent la pollution comme un facteur critique de l’aggravation de l’asthme. « Le déterminant infectieux (70 % des infections virales aggravent l’asthme) ou encore l’obésité sont aussi des facteurs aggravants » nous explique le Dr Anne Tsicopoulos. Les recherches s’orientent aujourd’hui vers une médecine personnalisée pour nous permettre à tous de bien vieillir. “À chaque type d’asthme pourrait correspondre une biothérapie” conclut le Dr Anne Tsicopoulos.
L’équipe du Dr Philippe Gosset, également au CIIL, s’intéresse au lien entre infections virales et asthme de l’enfant. En effet, les infections virales, en particulier au cours de la prime-enfance, peuvent déclencher la survenue de l’asthme allergique. La pathologie peut ensuite progresser et évoluer vers des épisodes d’exacerbation pouvant nécessiter une hospitalisation. « Notre objectif est de mieux comprendre ces liens et de définir les marqueurs qui vont permettre d’identifier les patients évoluant vers des formes sévères de la maladie et qui sont les plus réfractaires aux traitements actuels » nous explique Philippe Gosset. La pollution aérienne constitue également un facteur important de l’évolution de l’asthme. Les équipes évaluent l’impact des polluants sur le développement et l’exacerbation de cette maladie.
Pour aller plus loin : “Des chercheurs Lillois identifient des biomarqueurs de l’asthme allergique chez l’enfant”
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
Souvent lié au tabagisme, la BPCO est la troisième cause de décès dans le monde. Aucun traitement curatif n’est disponible à ce jour. La BPCO peut entrainer la bronchite, l’emphysème (destruction des alvéoles du poumon), l’insuffisance respiratoire et des complications cardiaques. L’évolution de cette maladie repose sur des épisodes d’exacerbation très fréquemment causés par des infections respiratoires.
Dans l’équipe “Infections opportunistes, Immunité, Environnement & pathologies pulmonaires ” du CIIL, Muriel Pichavant et Philippe Gosset cherchent à comprendre l’origine des facteurs expliquant cette susceptibilité aux infections et les conséquences de ces épisodes sur la BPCO. « Les patients développent très fréquemment des bronchites dues à des infections respiratoires. Celles-ci accélèrent la progression de la pathologie et la détérioration de l’état général et conduit à moyen terme au décès du patient» avancent les deux chercheurs. L’équipe étudie les facteurs de susceptibilité aux infections respiratoires dans un modèle préclinique de BPCO et à l’aide de modèles cellulaires.L’implication d’autres facteurs environnementaux tels que la pollution atmosphérique et les facteurs génétiques du patient sont étudiés, notamment les récepteurs de la nicotine, l’élément responsable de la dépendance au tabac. Enfin, cette équipe évalue l’impact de nouvelles formes de tabagisme (e-cigarette (vapotage) et stick de tabac chauffé) sur la santé respiratoire en particulier à long terme. L’équipe développe des collaborations avec les équipes du CHU de Lille, des équipes de l’INSERM à Reims et de l’Institut Pasteur de Paris et de Lille.
Pour aller plus loin : “Podcast épisode n°18 : Muriel Pichavant – À pleins poumons”
Zoom sur les maladies respiratoires infectieuses
Pour en savoir plus
Reconnue d'utilité publique en 1898, l'Institut Pasteur de Lille est une fondation privée financièrement et juridiquement indépendante, habilitée à recevoir des dons, des legs et des assurances vie.