Cancer de la prostate

 

La prostate est une glande située sous la vessie et en avant du rectum. Elle fait partie de l’appareil reproducteur masculin et produit une partie du liquide séminal.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme en France, hors cancers cutanés peu agressifs. Chaque année, environ 60 000 à 71 000 nouveaux cas sont détectés en France, avec un âge médian au diagnostic de 70 ans.

Son évolution est souvent lente et discrète : les cellules cancéreuses peuvent rester indolentes pendant plusieurs années, sans provoquer de symptômes. Cependant, lorsque le cancer évolue, des symptômes peuvent apparaître. Il faut alors déterminer la vitesse d’évolution de la maladie et choisir la stratégie adaptée : simple surveillance ou traitement actif selon le stade et le risque du cancer.

Cancers

Symptômes du cancer de la prostate

La majorité des cancers de la prostate à un stade précoce ne provoquent aucun symptôme. Les symptômes apparaissent plutôt à un stade localement avancé ou métastatique.

Dans les formes les plus avancées des symptomes peuvent apparaitre :

  • Troubles urinaires : difficulté à uriner (début du jet, interruption du flux urinaire), besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit (nycturie), sensation de vidange incomplète de la vessie, faible débit urinaire. Toutefois, ces symptômes sont souvent liés à une hyperplasie bénigne de la prostate (adénome) plutôt qu’à un cancer.
  • Présence de sang : sang dans l’urine (hématurie) et/ou sang dans le sperme.
  • Douleurs et inconfort : douleurs en urinant, douleurs osseuses en cas de métastases.

Causes et facteurs à risques du cancer de la prostate

Les causes exactes du cancer de la prostate demeurent mal connues, mais plusieurs facteurs de risque sont identifiés :

  • Âge avancé : le risque augmente avec l’âge, en particulier après 50 ans.
  • Antécédents familiaux et facteurs génétiques : avoir un père ou un frère atteint d’un cancer de la prostate ou une mère ou une sœur atteinte d’un cancer du sein ou des ovaires augmente le risque de développer un cancer de la prostate. Cela s’explique notamment par des mutations génétiques héréditaires, comme celles présentes au niveau des gènes BRCA1 et BRCA2. Ces mutations peuvent également concerner les hommes d’ascendance africaine, chez qui le cancer de la prostate est plus fréquent et parfois plus agressif.
  • Facteurs environnementaux et comportementaux : bien que les données soient encore limitées, l’obésité, la sédentarité et certains facteurs alimentaires pourraient influencer le risque de cancer de la prostate. De plus, l’exposition professionnelle ou environnementale à certains pesticides est désormais reconnue comme un facteur de risque accru de cancer de la prostate.

Dépistage et évolution du cancer de la prostate

Un dépistage individuel est proposé à partir de 50 ans (ou plus tôt en cas d’antécédents génétiques ou familiaux), après discussion avec un médecin.

Le dépistage repose sur :

  • Le toucher rectal, qui permet de détecter une prostate anormalement dure ou irrégulière.
  • Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) dans le sang. Une élévation du PSA n’indique pas forcément un cancer, mais peut conduire à d’autres examens.

Grâce à une détection précoce, certains cancers de la prostate peuvent être surveillés sans traitement immédiat. Pour les formes agressives, plusieurs traitements existent (chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées).

Traitements contre le cancer de la prostate

Le traitement du cancer de la prostate dépend de l’âge, de l’état général du patient, du stade et de l’agressivité du cancer. Les principales options sont :

  • Surveillance active : proposée pour les formes peu agressives et localisées, sans traitement immédiat, avec une surveillance régulière (dosages du PSA, biopsies).
  • Chirurgie (prostatectomie radicale) : ablation totale de la prostate, indiquée principalement pour les cancers localisés.
  • Radiothérapie : traitement par rayons, soit externe, soit interne (curiethérapie), visant à détruire les cellules cancéreuses.
  • Hormonothérapie : traitements visant à bloquer ou réduire la production d’hormones masculines (androgènes), souvent combinée à d’autres traitements.
  • Chimiothérapie : utilisée surtout dans les stades avancés ou en cas de cancer résistant à l’hormonothérapie (cancer de la prostate métastatique résistant à la castration).

FAQ

Quels sont les premiers symptômes du cancer de la prostate ?

La plupart des cancers de la prostate à un stade précoce ne provoquent aucun symptôme. C’est pourquoi le dépistage précoce peut permettre de diagnostiquer la maladie à un stade localisé, moment où elle est potentiellement curable.

Les symptômes urinaires, lorsqu’ils existent, sont le plus souvent liés à une pathologie bénigne associée, telle que l’hypertrophie bénigne de la prostate, sans lien direct avec un cancer. Exceptionnellement, des symptômes urinaires peuvent être le signe d’une obstruction de l’urètre prostatique causée par un cancer de la prostate.

Certains symptômes peuvent évoquer la présence de lésions secondaires (métastases) :

  • Altération de l’état général
  • Anurie par insuffisance rénale obstructive
  • Symptômes d’anémie en cas d’envahissement médullaire métastatique
  • Douleurs osseuses à caractère inflammatoire, prédominant la nuit, pouvant révéler des métastases osseuses
  • Signes neurologiques (paresthésies, déficit musculaire des membres, voire syndrome de la queue-de-cheval) faisant suspecter une compression médullaire par des métastases rachidiennes
Quelles sont les douleurs d'un cancer de la prostate ?

A un stade avancé les douleurs du cancer de la prostate sont :

  • Douleurs osseuses (dos, hanches, bassin, jambes) dues aux métastases
  • Douleurs lombaires ou sciatiques si le cancer comprime les nerfs
  • Douleurs en urinant ou lors de l’éjaculation
Comment faire pour éviter le cancer de la prostate ?

Il n’y a pas de prévention absolue contre le cancer de la prostate mais certaines habitudes de vie peuvent limiter les risques :

  • Adopter une alimentation saine
  • Maintenir un poids santé
  • Limiter sa consommation d’alcool et de tabac et éviter une alimentation grasse
  • Discuter avec son médecin de la pertinence d’un dépistage individuel, surtout en cas de facteurs de risque
Où vont les métastases du cancer de la prostate ?

Les métastases du cancer de la prostate se propagent principalement vers :

  • Les os (site le plus fréquent)
  • Les ganglions lymphatiques
  • Plus rarement les poumons et le foie
Peut-on faire l'amour avec un cancer de la prostate ?

Oui, il est généralement possible d’avoir une activité sexuelle lorsque l’on a un cancer de la prostate. Cependant, la maladie elle-même et certains traitements (chirurgie, hormonothérapie, radiothérapie) peuvent entraîner des troubles de l’érection, une baisse de la libido et une absence d’éjaculation

Quel taux de PSA pour un cancer de la prostate ?

Le PSA (antigène prostatique spécifique) est une protéine produite par la prostate. Un taux élevé peut être un signe de cancer, mais également le reflet d’affections bénignes, telles qu’un adénome prostatique, une infection ou une inflammation.

  • Un PSA élevé ne signifie pas nécessairement qu’il existe un cancer.
  • Un PSA normal n’exclut pas totalement la présence d’un cancer.

Chez les hommes sans antécédent particulier, un PSA supérieur à 3 ng/ml, confirmé sur deux prélèvements espacés d’au moins un mois, doit conduire à une consultation en urologie pour évaluation complémentaire.

Il est important de rappeler que la décision de réaliser un dosage du PSA et, le cas échéant, des examens complémentaires, doit être discutée avec un médecin, en fonction de l’âge, des facteurs de risque et des souhaits du patient.

Peut-on mourir du cancer de la prostate ?

Oui, il est possible de mourir d’un cancer de la prostate, qui cause environ 9 000 décès par an en France, notamment lorsqu’il est diagnostiqué à un stade avancé ou s’il présente un caractère agressif. Toutefois :

  • La grande majorité des cancers localisés évoluent lentement et ont un très bon pronostic.
  • Le taux de survie à 5 ans est proche de 100 % pour les formes précoces et localisées.

Recherche sur le cancer de la prostate à l’Isntitut Pasteur de Lille

Malgré les progrès, le cancer de la prostate reste responsable d’environ 9 000 décès chaque année en France. Cette mortalité est principalement liée à l’apparition de métastases et à la résistance de certaines formes de cancer aux traitements.

Les chercheurs de la Fondation ont initialement étudié la survenue des métastases et se concentrent désormais sur l’émergence des résistances aux thérapies, pour lesquelles aucun marqueur prédictif fiable n’existe encore. Dans la majorité des cas, les métastases du cancer de la prostate s’installent au niveau des os, en particulier dans le bassin ou les vertèbres. On sait aujourd’hui que les cellules tumorales, grâce à un mécanisme appelé mimétisme cellulaire, adoptent certaines caractéristiques des cellules osseuses, ce qui facilite leur implantation et leur croissance dans le tissu osseux. L’os subit alors des modifications et devient anormalement dense (ostéocondensation), provoquant notamment des douleurs lombaires chez le patient. Il est capital de détecter ces métastases le plus précocement possible, d’une part pour soulager la douleur, et d’autre part pour freiner au maximum leur progression.

Parallèlement, il est indispensable de comprendre les mécanismes impliqués dans les résistances aux traitements. C’est sur ces problématiques que travaillent actuellement les chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille, avec l’objectif de trouver de nouvelles stratégies diagnostiques et thérapeutiques.

Apporter des solutions aux patients atteints de ces tumeurs agressives, souvent diagnostiquées tardivement et associées à un pronostic défavorable, constitue l’un des enjeux majeurs de l’étude menée par une équipe de chercheurs et de cliniciens partenaires de l’Institut Pasteur de Lille. 

L’objectif de leurs travaux est de développer de nouvelles stratégies diagnostiques et thérapeutiques pour ces formes résistantes de cancer de la prostate. En particulier, leurs résultats pourraient permettre d’adapter au cancer de la prostate neuroendocrine des thérapies déjà utilisées avec succès dans le traitement d’autres types de cancers.

martine.duterque@cnrs.fr et jonathan.olivier@univ-lille.fr

Equipe Target : « Efficacité et Résistances aux thérapies ciblées anti-tumorales »

Financements relatifs aux projets de recherche de l’équipe

Les travaux de l’équipe sont financés par le CNRS, l’INSERM et l’université de Lille. Ils ont également reçu le soutien de la fondation de Brou de Laurière pour 3 ans (2025-2027).

Thématique de recherche

Cancers Pasteur Lille recherche