Considérée comme un fléau du passé, la lèpre est une maladie infectieuse affectant plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année. L’émergence de résistance aux antibiotiques est préoccupante. Celle-ci ne peut être détectée par les méthodes diagnostiques classiques. Un test moléculaire de nouvelle génération appelé Deeplex Myc-Lep a été mis au point par la société Genoscreen, implantée sur le campus de l’Institut Pasteur de Lille, avec le concours de l’équipe du Dr Philip Supply, directeur de Recherche CNRS au Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (Inserm U1019-CNRS UMR9017). Ce test permet de séquencer en profondeur toutes les cibles génétiques connues associées à l’antibiorésistance du bacille, directement à partir d’ADN extrait de biopsies cutanées de patients. En collaboration avec l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers et la fondation Damien, l’utilisation de ce test montre l’absence d’émergence de résistance aux traitements curatifs ou préventifs chez des patients souffrant de lèpre aux Comores, un pays fortement touché par la maladie. Ces résultats, publiés dans la prestigieuse revue Lancet Microbe, ouvrent la perspective d’une utilisation à grande échelle de cette nouvelle approche moléculaire pour le diagnostic et la surveillance de la lèpre.

Investigating drug resistance of Mycobacterium leprae in the Comoros : a deep-sequencing study
Sofie Marijke Braet, Agathe Jouet, Alexandra Aubry, Magalie Van Dyck-Lippens, Esteban Lenoir, Younoussa Assoumani, Abdallah Baco, Aboubacar Mzembaba, Emmanuelle Cambau, Sidra Ezidio Gonçalves Vasconcellos, Leen Rigouts, Philip Noel Suffys, Epco Hasker, Philip Supply, Bouke Catherine de Jong.
The Lancet, 2022, July 15 : https://doi.org/10.1016/S2666-5247(22)00117-3 

U1019 – UMR9017 “Centre d’infection et d’immunité de Lille”
Inserm  – CNRS  – Université de Lille – CHU Lille