La Dengue

 

La dengue, aussi appelée « grippe tropicale », est une maladie virale sévissant en zone tropicale et subtropicale. Le virus (famille des Flaviviridae) est transmis par une piqûre de moustique. La forme courante est bénigne. La forme grave, la dengue hémorragique, peut être mortelle.

La dengue est considérée aujourd’hui comme une maladie «ré-émergente». Elle atteint 5 à 10 millions de personne par an dans le monde. La recrudescence de la dengue ces dernières années est en partie liée au réchauffement climatique, à la globalisation de l’économie et à l’augmentation des échanges des biens et des personnes. Des mesures de prévention individuelles peuvent être mises en place.

Où trouve-t-on la dengue ?

La dengue évolue dans de nombreuses zones tropicales et subtropicales, entre les latitudes de 30° nord et 30° sud, où vivent environ 3 milliards d’individus. Elle sévit de façon endémique avec des poussées épidémiques. La région la plus touchée est l’Asie du Sud-Est. Le risque existe également dans les îles du Pacifique et de l’océan Indien, dans la zone intertropicale de l’Amérique latine et dans les Caraïbes.

Nous mettons à votre disposition l’application Métis, une carte du monde sur laquelle vous pouvez identifier les régions du monde dans lesquelles la Dengue est présente.

Transmission de la dengue

La dengue est due à arbovirus (virus transmis par les arthropodes). Il est transmis par un moustique du genre Aedes qui vit en milieu urbain et affectionne les points d’eau stagnante autour des habitations. La femelle pique pour se nourrir et transmet alors le virus si elle est infectée. On connaît 4 types de virus, Dengue 1, 2, 3, et 4, qui appartiennent à la même famille des Flavivirus (DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4).

La transmission de la dengue peut donc se faire de plusieurs façons :

  • Transmission de la dengue par piqûre de moustique: Le moustique femelle Aedes aegypti est le principal vecteur de la dengue. En piquant une personne infectée, il ingère le virus, qui se développe dans son intestin avant d’atteindre ses glandes salivaires. Après 8 à 12 jours, le moustique devient porteur à vie et peut transmettre le virus à d’autres humains.
  • Transmission de la dengue de l’être humain au moustique: le moustique peut être contaminé par l’être humain porteur du virus de la dengue. La transmission peut se faire jusqu’à deux jours avant l’apparition des symptômes chez l’homme.
  • Transmission de la dengue de la mère à l’enfant: Une femme enceinte atteinte de la dengue peut transmettre le virus à son bébé, augmentant le risque de prématurité et de faible poids à la naissance.
  • La transmission de la dengue peut exceptionnellement se faire par des produits sanguins, dons d’organes et transfusions.

 

Diagnostic de la dengue

Le diagnostic doit être rapide afin de prendre en charge le patient et prévenir les systèmes de surveillance de santé publique. Le diagnostic repose sur la recherche d’antigènes viraux (NS1) et d’anticorps dans le sang. Des analyses par PCR peuvent être proposées.

Symptômes de la dengue

Chez certaines personnes, les symptômes peuvent être légers. La dengue “classique” se manifeste brutalement après 4 à 10 jours d’incubation et dure environ une semaine.

Les symptômes de la dengue incluent :

  • Fièvre élevée (souvent > 40°C)
  • Forte fatigue
  • Maux de tête intenses
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Nausées, vomissements
  • Éruptions cutanées
  • Saignements légers (gencives, nez) dans les formes graves

 

Après 4 à 10 jours d’incubation, le malade présente brutalement une forte fièvre avec frissons et maux de tête. Il se plaint souvent de troubles digestifs et de courbatures. Une éruption cutanée peut survenir. Le patient guérit habituellement en quelques jours. Une fatigue peut durer pendant quelques semaines.

Chez certains patients, pour des raisons encore mal comprises, le tableau clinique de la maladie peut évoluer vers une dengue sévère, dite hémorragique. Elle apparaît généralement après la disparition de la fièvre initiale. On assiste à une aggravation brutale avec une dégradation rapide de l’état général et l’apparition d’hémorragies multiples. Cette forme sévère peut s’exprimer sous la forme d’un syndrome de choc et devient alors fréquemment mortelle, même avec une prise en charge en milieu spécialisé.

Prévention de la dengue

Il n’existe pas de vaccin contre la dengue et il n’y a pas de traitement préventif ni curatif. La prévention de la maladie repose sur la lutte contre les moustiques et la protection de leurs piqûres.

Afin de prévenir et limiter la circulation de ces virus, le ministère de la Santé a mis en place un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine. Ce dispositif est établi en lien avec les ARS, les conseils généraux et les communes concernés, ainsi que les Agences nationales de santé et les structures chargées de la surveillance entomologique et de la démoustication.

 

Ce dispositif, actualisé chaque année, instaure :

  • une surveillance entomologique (c’est-à-dire des populations de moustiques), renforcée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter. Cette surveillance vise à détecter l’activité du moustique afin d’agir le plus précocement possible pour ralentir la progression de son implantation géographique ;
  • une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où le moustique est présent et actif, afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d’eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques. Des actions d’information et de communication sont menées tout au long de la période estivale par les ARS, en lien avec les conseils généraux et les communes concernés ; une surveillance des cas humains, renforcée à partir du 1er mai : un dispositif de signalement accéléré est mis en place du 1er mai au 30 novembre dans les départements où le moustique Aedes albopictus est implanté. Ce dispositif de surveillance épidémiologique renforcé est lié à la période d’activité du moustique (mai à novembre).

Traitement de la dengue

En cas de fièvre (dengue classique), seuls les symptômes sont traités : on soulage le malade des douleurs musculaires, des maux de tête et de la fièvre grâce à des antalgiques et des antipyrétiques, type paracétamol. Il faut absolument éviter l’aspirine qui augmente le risque hémorragique. Le repos est de règle.

En cas de fièvre hémorragique, une surveillance clinique et biologique s’impose. Si le syndrome hémorragique évolue vers un état de choc, la prise en charge relève d’un service de réanimation.

Que faire si on a les symptômes de la dengue ?

Toute personne de retour de voyage d’une zone endémique (moins de 15 jours) et présentant au moins un des symptômes de dengue, de Chikungunya ou de Zika doit être signalée à l’ARS et faire l’objet d’une demande de confirmation biologique en utilisant la fiche de signalement, téléchargeable sur le site de l’InVS. Cette procédure permet l’intervention rapide des services de lutte antivectorielle autour des cas suspects afin d’éviter la transmission du virus. Sans attendre la confirmation biologique, il doit être conseillé aux cas suspects de se protéger de toute piqûre de moustique (répulsif, moustiquaire etc.) et de rester autant que possible à domicile pour éviter la mise en place d’une chaîne de transmission de la maladie.

La dengue dans l’Histoire

La maladie a été décrite à la fin du XVIIIe siècle lors de l’épidémie du Caire en 1779. L’appellation “dengue” est originaire du dialecte africain Swahili “Ki Dengua Pepo” faisant allusion aux crampes musculaires dominant la maladie. En Espagne, on l’appelait “Pantomima”, en Angleterre “Dandy Fever”. Elle a très longtemps été considérée comme une maladie bénigne avant la description des formes hémorragiques, en 1953 aux Philippines et en 1958 en Thaïlande, qui n’avaient pas, au début, été rattachées au virus de la Dengue.