Le cancer du sein
Le cancer du sein est aujourd’hui le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes en France. En France, en 2023, 61 000 femmes découvrent qu’elles en sont atteintes, et environ 12 000 en meurent, même si ce chiffre baisse grâce aux progrès médicaux. L’âge moyen du diagnostic est de 64 ans. Sur le plan mondial, en 2022, l’OMS estime que plus de 2 millions de nouveaux cas apparaissent chaque année.
Ces chiffres impressionnants montrent l’ampleur de la maladie, mais ils témoignent aussi d’une mobilisation croissante : dépistage, traitements personnalisés et campagnes d’information sauvent de plus en plus de vies. Aujourd’hui, en France, près de neuf femmes sur dix sont en vie cinq ans après leur diagnostic. Détecté tôt, ce cancer est de plus en plus souvent soigné avec succès.

Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Nos seins sont constitués de lobules (où se fabrique le lait) et de canaux qui l’acheminent vers le mamelon. Le cancer du sein se développe lorsque certaines cellules de ces zones se mettent à se multiplier de façon anarchique. Au début, elles peuvent rester localisées. Puis, si elles franchissent les barrières naturelles des tissus, elles peuvent se propager aux ganglions voisins, voire à d’autres organes. C’est ce qu’on appelle une forme invasive ou métastatique.
On imagine souvent que cette maladie est exclusivement féminine. C’est vrai qu’elle touche presque uniquement des femmes, mais, même si c’est rare, les hommes peuvent eux aussi développer un cancer du sein.
Chaque cancer du sein est un peu unique : certaines tumeurs sont sensibles aux hormones, d’autres présentent des caractéristiques génétiques spécifiques (comme le gène HER2). C’est en fonction de ces « portraits » que les médecins choisissent le traitement le plus adapté.
Quels sont les symptômes du cancer du sein ?
Les signes peuvent varier, certains sont évidents, d’autres plus discrets. Voici les plus fréquents :
- Une nouvelle masse ou boule dans le sein ou sous l’aisselle, souvent dure, parfois indolore.
- Un gonflement ou épaississement d’une partie du sein, même sans masse identifiable.
- Changements de peau : diminution, fossette, effet « peau d’orange », rougeur ou épaississement de la peau du sein ou autour du mamelon
- Modifications du mamelon : rétraction (se replie vers l’intérieur), écoulement inhabituel (autre que le lait, éventuellement sang), changement de forme, eczéma
Au début, le cancer du sein évolue souvent en silence, sans aucun signe perceptible. C’est pour cela que le dépistage est si important. Mais parfois, des manifestations apparaissent.
Ces symptômes n’annoncent pas toujours un cancer – de nombreuses affections bénignes peuvent en être la cause –, mais il est essentiel de ne pas attendre pour en parler à un professionnel de santé qui fera les examens nécessaires.
Causes et facteurs de risque du cancer du sein
Il n’existe pas une seule cause au cancer du sein mais une combinaison de facteurs. Certains ne sont pas modifiables :
- Être une femme,
- Avancer en âge,
- Avoir des antécédents familiaux ou personnels,
- Porter certaines mutations génétiques comme BRCA1 ou BRCA2.
- L’exposition prolongée aux hormones féminines (règles précoces, ménopause tardive, absence de grossesse) joue aussi un rôle.
D’autres facteurs sont liés à nos modes de vie et peuvent être influencés :
- La consommation d’alcool,
- Le tabac,
- Le surpoids surtout pour la survenue de cancer du sein après la ménopause, et
- Le manque d’activité physique
Tous les éléments ci-dessus sont augmentent le risque. À l’inverse, allaiter et pratiquer régulièrement une activité physique peuvent contribuer à le diminuer.
Comment dépister le cancer du sein ?
En matière de cancer du sein, la mammographie est aujourd’hui l’outil de dépistage le plus efficace. Il s’agit d’une radiographie des seins qui permet de repérer des anomalies, parfois invisibles ou imperceptibles à la palpation.
En France, un programme national invite toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans à réaliser une mammographie (remboursée à 100% par la sécurité sociale) tous les deux ans. Cet examen, rapide et peu invasif, est interprété par deux radiologues pour plus de fiabilité.
Détecter un cancer à un stade précoce, avant qu’il ne provoque des symptômes, augmente les chances de guérison et permet souvent des traitements moins lourds. Pour les femmes plus jeunes mais présentant un risque élevé (antécédents familiaux, mutation génétique…), un suivi personnalisé et plus rapproché peut être proposé. La mammographie est donc une étape clé pour agir tôt et sauver des vies.
Quels sont les traitements contre le cancer du sein ?
Le traitement du cancer du sein est aujourd’hui très personnalisé. Il peut associer :
- Chirurgie (ablation partielle ou totale du sein),
- Radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses résiduelles
- Chimiothérapie pour réduire le risque de récidive,
- Hormonothérapie pour bloquer l’effet des hormones sur la tumeur,
- Thérapies ciblées qui s’attaquent à des anomalies spécifiques comme HER2.
Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années, notamment grâce aux thérapies ciblées et à l’immunothérapie, qui ouvrent de nouvelles perspectives pour les formes plus agressives.
Tout au long du parcours, les patientes peuvent bénéficier d’un accompagnement global : prise en charge des effets secondaires, soutien psychologique, rééducation, conseils diététiques… L’objectif n’est pas seulement de traiter le cancer mais de préserver la qualité de vie.
La recherche sur le cancer du sein à l’Institut Pasteur de Lille
À Lille, l’Institut Pasteur ne se contente pas de soigner : il imagine aussi l’avenir. Sur son campus, la recherche autour des cancers est incarnée par l’unité mixte de recherche CANTHER (CNRS, Inserm, Université de Lille, CHU et Pasteur). Cette unité se penche sur ce qui souvent échappe au regard : pourquoi certains traitements cessent d’agir, comment des cellules “dormantes” peuvent subsister après une thérapie, pour resurgir plus tard — une réalité des rechutes dans les cancers, y compris le cancer du sein.
Les chercheurs de CANTHER s’efforcent aussi de découvrir de nouvelles cibles moléculaires — ces petits interrupteurs biologiques qui, s’ils sont identifiés, peuvent permettre de mettre au point des thérapies ciblées plus précises, moins toxiques. Ils travaillent, par exemple, sur la résistance aux traitements, c’est-à-dire sur les raisons pour lesquelles certaines tumeurs refusent d’être vaincues ou retrouvent leur force après un traitement initial.
Par ailleurs, l’Institut Pasteur de Lille collabore étroitement avec les cliniciens du CHU de Lille et le Centre Oscar Lambret. Cette collaboration recherche le lien direct entre la recherche fondamentale — comprendre les mécanismes biologiques, moléculaires — et le soin : comment appliquer ces découvertes pour améliorer les thérapies existantes, proposer de nouvelles molécules ou stratégies combinées, réduire les effets secondaires, prévenir les rechutes.
Ainsi, bien que tous les projets ne soient pas exclusivement centrés sur le cancer du sein, les avancées dans la compréhension des résistances aux traitements, de la plasticité des cellules tumorales, ou de la dormance, sont tout à fait pertinentes à ce type de cancer. Elles ouvrent des pistes sérieuses pour un jour mieux prévenir, mieux dépister, mieux traiter le cancer du sein, tout en épargnant davantage la personne touchée.
FAQ
Le cancer du sein est-il toujours héréditaire ?
Non. Seule une minorité des cas est liée à une mutation génétique. La plupart surviennent sans antécédent familial particulier.
Puis-je avoir un cancer du sein avant 50 ans ?
Oui. Même si le risque augmente avec l’âge, des femmes plus jeunes peuvent être concernées, surtout si elles ont des facteurs de risque particuliers.
Une boule dans le sein est-elle forcément un cancer ?
Non. De nombreuses masses sont bénignes. Mais toute grosseur persistante doit être examinée pour lever le doute.
La mammographie est-elle dangereuse ?
Elle peut être un peu inconfortable mais le rayonnement est faible. Ses bénéfices dépassent ses risques dans la tranche d’âge recommandée.
Guérit-on toujours du cancer du sein ?
Non, mais détecté tôt, il se soigne souvent mieux. En France, près de 9 femmes sur 10 sont en vie cinq ans après leur diagnostic.