Qu’est-ce que le mpox et quels en sont les symptômes ?
Le mpox, ou variole du singe, est une maladie infectieuse qui se caractérise notamment par une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions. Mpox est une zoonose, c’est à dire une maladie transmise de l’animal à l’humain (rongeurs). La transmission est également interhumaine.
L’infection par le virus mpox peut provoquer une éruption, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation. Si les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes de mains et les plantes des pieds elles peuvent être présentes sur l’ensemble du corps ainsi que les muqueuses, notamment buccales et ano-génitales. Dans ces dernières localisations, les lésions peuvent être très douloureuses.
Des démangeaisons peuvent survenir et ces éruptions peuvent s’accompagner de fièvre, de maux de tête, de courbatures et de fatigue. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.
Comment se transmet le mpox ?
Le virus se transmet entre personnes, en particulier la famille et les proches. Les principaux modes de transmissions connus sont :
- Un contact physique rapproché, notamment lors d’un rapport sexuel, par le contact de la peau ou des muqueuses avec les lésions cutanées (boutons ou croûtes), avec une personne infectée
- Le partage de linge (vêtements, draps, serviettes, …), ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs, …), vaisselle, sextoys, matériel d’injection, etc., contaminés par une personne infectée
- Dans une moindre mesure, par les gouttelettes (postillons, éternuements).
Que faire en cas de symptômes du mpox ?
En cas d’apparition de symptômes de la variole du singe (éruption cutanée avec des vésicules avec ou sans fièvre), contactez votre médecin traitant ou un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). En attendant un avis médical, il est recommandé de s’isoler, d’éviter les contacts avec d’autres personnes, et de couvrir les lésions lors du déplacement chez le médecin.

Quels sont les traitements du mpox ?
Il existe plusieurs traitements du mpox (variole du singe) :
- Un traitement symptomatique : on traite les symptômes avec des anti-douleurs, le soin des plaies, etc.
- Un traitement antiviral : ce traitement peut être indiqué uniquement pour les formes graves de la maladie. La France dispose d’un traitement antiviral qui a montré son efficacité contre les formes graves du mpox de Clade, disponible à l’hôpital dans le cadre d’une hospitalisation.
Que faire en cas de diagnostic positif du mpox, ?
Les cas diagnostiqués comme souffrant du mpox doivent strictement suivre les recommandations de leur médecin et s’isoler chez eux pour une durée de 21 jours à partir de la date de début des signes cliniques, si leur état ne nécessite pas une hospitalisation. Cette période de 3 semaines doit être étendue si les lésions de la peau ou des muqueuses ne sont pas complètement cicatrisées à son terme.
Si l’isolement strict n’est pas possible, il est nécessaire de limiter leurs interactions sociales aux activités de plein air sans partage d’équipement et sans contact physique. Les personnes infectées doivent télétravailler durant 3 semaines à partir de la date de début des signes (ou ne pas travailler si le télétravail est impossible), et ne pas partager ni mélanger leurs vêtements, leur linge de maison et literie ou leur vaisselle avec d’autres personnes.
Lors des sorties éventuelles (courses alimentaires, promenades), elles doivent porter des vêtements couvrant les lésions cutanées, et des gants en cas de lésions sur les mains, ainsi qu’un masque chirurgical dans l’espace public. Il leur est recommandé de ne pas avoir de contact physique avec d’autres personnes, y compris des rapports sexuels, quel que soit le type de rapport.
Elles doivent prévenir l’ensemble de leurs contacts du risque de contamination pour qu’ils s’auto-surveillent (prise de température et état cutané) et qu’ils se vaccinent, dans les quatre jours après le dernier contact à risque (et au plus tard 14 jours après le contact).
Durant les 3 semaines d’isolement, les cas diagnostiqués doivent respecter des gestes barrière :
- Eviter tout contact physique avec d’autres personnes, même au sein du domicile ;
- Porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes ;
- Se laver régulièrement les mains ;
- Désinfecter régulièrement les surfaces ;
- Ne pas partager leur linge, literie, vaisselle ou affaire de toilette ;
- Ne pas toucher les animaux ;
- En cas de nécessité de sortir, avec possibilité d’être en contact avec d’autres personnes, porter un masque, éviter si possible les transports en communs et couvrir les lésions.
- Les croûtes des plaies doivent être jetées dans un sac poubelle doublé.
En cas d’aggravation des signes cliniques, les personnes infectées doivent contacter le SAMU-Centre 15 qui pourra les orienter vers un service spécialisé. En fin d’isolement, il convient de pratiquer un nettoyage minutieux de son domicile (linge, vaisselle, surface).
Quels sont les clades du mpox ?
On distingue plusieurs principaux clades :
- Le clade I, à l’origine présent dans le bassin du Congo en Afrique centrale ;
- Le clade I se subdivise en deux sous-clades, Ia et Ib. Le clade I circule historiquement en Afrique centrale ; le clade Ib, découvert en septembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC), et plus récemment dans des pays frontaliers de la RDC. Sa transmissibilité et sa létalité sont difficiles à préciser en raison de données épidémiologiques partielles.
- Le clade II, et notamment le sous clade IIb responsable de l’épidémie mondiale de 2022, qui avait également touché la France.
Quelle est la situation de propagation du mpox en France et à l’international ?
Le 14/08/2024, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a réuni son comité d’urgence et a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) face à la circulation active du mpox de clade I en Afrique.
En effet, depuis le début de l’année 2024, plus de 18 000 cas de mpox ont été notifiés par les États de la Région africaine de l’OMS. Parmi ces cas confirmés, plus de 95 % ont été rapportés en République démocratique du Congo (RDC), qui connaît une recrudescence des cas de mpox, avec plus de 15 000 cas suspects et plus de 500 décès rapportés, dépassant déjà le nombre de cas observés en RDC en 2023.
Au 15/08/2024, un cas de mpox du clade I a été détecté en Suède, le premier cas en dehors d’Afrique centrale, puis un cas en Thaïlande le 21 août (dernières analyses le 22/08 en cours en Thaïlande pour confirmer qu’il s’agit du Clade I). Le cas revenait d’un séjour dans une région d’Afrique.
Depuis l’épidémie de 2022, le virus du clade IIb a continué à circuler à bas bruit. Au total, 107 cas de mpox de clade 2 sont recensés au 1er semestre 2024
A ce jour, les cas signalés sont majoritairement bénins, aucun décès n’a été signalé en France.
Aucun cas du au clade I n’a été diagnostiqué à ce jour en France. Toutefois, au vu de la circulation active du virus au niveau international, il est probable que des cas sporadiques soient déclarés en France, comme cela a été le cas en Suède. L’existence de cas sporadiques ne modifie pas l’analyse de risque de diffusion à la population générale estimée comme faible par l’ECDC.
Recommandations pour les voyageurs : (extrait du site du ministère du travail et de la santé)
Quelles sont les recommandations en cas de voyage dans des pays à risque (où le mpox clade I circule activement) ?
- Si vous voyagez vers ces régions, respectez les mesures barrières, comme le lavage des mains régulier et l’évitement de tout contact étroit avec des personnes infectées par le mpox ou qui ont une éruption cutanée qui ressemble au mpox, et avec des animaux infectés par le mpox, ou avec des objets potentiellement infectés (comme les vêtements, le linge de maison ou la vaisselle des personnes infectées : ne partagez pas ces objets avec une personne infectée ou présentant une éruption cutanée ressemblant au mpox).
- A votre retour, pendant 21 jours, vérifiez régulièrement votre température et la présence de boutons.
- Si vous présentez des symptômes de fièvre et d’éruption cutanée avec des vésicules et que vous revenez de ces régions, contactez immédiatement votre médecin traitant ou un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) afin de confirmer le diagnostic et les mesures spécifiques de prise en charge. Si aucune offre n’est disponible ou en cas d’urgence, appelez le 15.
- Si vous faites partie des cibles de la vaccination préventive contre le mpox définies par la Haute autorité de santé en 2022, vous pouvez vous faire vacciner avant de voyager.
Y-a-t-il des restrictions de voyage vers les pays où le MPOX circule activement ?
Aucune recommandation internationale en vigueur ne va dans ce sens à l’heure actuelle. Des mesures d’information et de recommandations sanitaires pour les voyageurs qui partent et reviennent des zones à risque (ceux où la circulation du clade I a été détectée à ce jour) ont été diffusées dans les aéroports, pour sensibiliser les voyageurs aux mesures de prévention avant leur départ et pour surveiller l’éventuelle apparition de symptômes au retour.
La prévention reste la meilleure protection si on se rend dans un pays à risque, en évitant tout contact étroit avec une personne infectée par le mpox ou qui a une éruption cutanée qui ressemble au mpox ou de partager les lieux de vie d’une personne infectée. Une personne cible de la vaccination préventive peut se faire vacciner avant de partir dans un pays à risque tout en prenant en compte du délai nécessaire à l’immunisation

Existe-t-il un vaccin contre le mpox ?
L’avis du Pr Anne Goffard, médecin virologue au CHU de Lille et chercheure à l’Institut Pasteur de Lille au Centre d’Infection et d’Immunité de Lille :
« Pour le moment, pas de panique. Il y aura certainement des cas dans les prochaines semaines avec les retours des congés. Les gens reviendront de la zone touchée avec le virus. Le défi, pour les autorités de santé, c’est d’empêcher une flambée sur le territoire. Les professionnels de santé sont mobilisés. Une campagne de vaccination se prépare. »
Avis n° 2024.0058/AC/SESPEV du 29 août 2024 du collège de la Haute Autorité de santé relatif à la stratégie de vaccination contre le mpox
Dans le contexte de maintien d’une circulation du clade II du virus MPXV sur le territoire national depuis l’épidémie de 2022 et de l’épidémie en cours dans plusieurs pays africains, avec plusieurs clades circulants, dont le clade I, qui a conduit l’Organisation Mondiale de la Santé au déclenchement d’une Urgence de santé publique de portée internationale le mercredi 14 août 2024, la Direction générale de la Santé a saisi la HAS afin qu’elle actualise ses recommandations vaccinales contre le MPXV.
En réponse, la HAS publie aujourd’hui un avis dans lequel elle précise les différents schémas de vaccination contre le MPXV à effectuer chez les personnes éligibles en fonction des antécédents d’infection et de vaccination.
Pour en savoir plus, téléchargez le document ici : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3538027/fr/avis-n-2024-0058/ac/sespev-du-29-aout-2024-du-college-de-la-haute-autorite-de-sante-relatif-a-la-strategie-de-vaccination-contre-le-mpox