L’Hépatite C

Qu’est-ce que l’hépatite C ?
L’hépatite C est une maladie virale infectieuse transmissible par le sang et qui s’attaque au foie. Elle est provoquée par le virus de l’hépatite C (VHC). Identifié en 1989, ce virus appartient à la famille des Flaviviridae, qui comprend également de nombreux autres virus comme le virus de la dengue et de la fièvre jaune. D’abord asymptomatique, cette infection peut évoluer vers la chronicité et conduire à une cirrhose et un cancer du foie.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime à plus de 70 millions le nombre de personnes infectées de façon chronique par le virus de l’hépatite C à travers le monde (plus de 130 000 en France). Le virus de l’hépatite C est responsable de plus de 300 000 décès par an. La transmission du virus se fait essentiellement par voie sanguine (réutilisation d’aiguilles ou de seringues non stériles).
À ce jour, il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. Depuis 2011, de nouveaux traitements antiviraux efficaces sont apparus.
Modes de transmission de l’hépatite C
Le virus de l’hépatite C se transmet par le sang. La plupart du temps, il se transmet par :
- Injection de drogues avec partage du matériel entre plusieurs personnes,
- Réutilisation ou stérilisation insuffisante du matériel médical, notamment des seringues et des aiguilles en milieu de soins,
- Lors de séances de tatouage, d’acupuncture ou de piercing, sans respect des règles hygiéniques de base, à savoir le recours à des instruments à usage unique et stérilisés,
- Lors de transfusion de sang ou de produits sanguins non soumis à un dépistage préalable. Ce mode de transmission a été le plus répandu avant l’introduction du dépistage systématique des dons du sang en 1991.
- Relations sexuelles non protégées dans le cas où il y a émission de sang (lésions, menstruations).
Le virus de l’hépatite C peut également se transmettre lors de la grossesse, de la mère à l’enfant, dans des cas rares. Il peut également se transmettre par voie sexuelle.
Symptômes de l’hépatite C
La période d’incubation moyenne est de 6 à 10 semaines. Dans les premières semaines suivant l’infection, la plupart des personnes ne présentent pas de symptôme. Ceux-ci peuvent toutefois apparaître entre deux semaines et six mois après l’infection.
Les symptômes de l’Hépatite C sont :
- Nausées et vomissements
- Douleurs abdominales
- Sensation de fatigue prononcée
- Perte d’appétit
- Fièvre
- Douleurs articulaires
- Urines foncées
- Selles claires
- Ictère (coloration jaunâtre de la peau ou des yeux)
Les personnes infectées peuvent naturellement et grâce à leur système immunitaire se débarrasser du virus. Cependant, les patients infectés peuvent développer une infection chronique. Celle-ci peut conduire à une dégradation progressive du foie, conduisant à une cirrhose et plus tardivement à un hépatocarcinome (cancer du foie).
Dépistage et diagnostic de l’hépatite C
L’hépatite C est souvent asymptomatique (sans symptômes) lorsque l’infection est encore récente. Lorsqu’elle évolue à un stade chronique, elle peut ne pas être identifiée, car asymptomatique pendant une dizaine d’année, jusqu’à l’apparition de symptômes liés à une lésion hépatique grave (voir la section ‘Symptômes de l’hépatite C’).
Le dépistage de l’Hépatite C et le diagnostic du VHC se fait en 2 temps :
- Un test sérologique, par une prise de sang, permet d’identifier si l’organisme a développé des anticorps pour combattre le virus
- Si le test sérologique est positif, alors commence la recherche du virus dans le sang. Le dosage des transaminases (marqueurs de la souffrance hépatique) est aussi proposé. Il est important de déterminer si l’infection est chronique ou non, car dans 30% des cas, le système immunitaire éliminera le virus, sans besoin de traitement. Des examens complémentaires sont réalisés pour détecter le degré de sévérité de l’atteinte hépatique : échographie du foie, FibroScan, ponction du foie pour biopsie.
Vaccin et prévention
A ce jour, il n’existe pas de vaccin contre l’Hépatite C.
Cet échec relatif s’explique en partie par la capacité du virus à muter. Le moyen le plus efficace de lutter contre l’hépatite C est de maîtriser le risque de transmission du virus (injections à risque, transfusions sanguines), la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues injectables et l’augmentation de l’accès aux médicaments (voir plus bas) chez les populations à risque. Le dépistage des personnes à risque, notamment des personnes ayant reçu des produits sanguins avant 1992, est aussi un élément important de la lutte contre l’hépatite C.
Traitement contre l’hépatite C
L’hépatite C a longtemps été traitée avec de l’interféron-alpha pégylé et de ribavirine, avec parfois des effets secondaires et une efficacité limitée. Depuis plusieurs années, grâce aux travaux des chercheurs qui ont permis de mieux connaitre la structure et la fonction des protéines virales, de nouveaux traitements efficaces sont apparus.
Des antiviraux à action directe (AAD), efficaces contre différents génotypes de VHC, permettent maintenant de traiter les patients avec un taux de succès supérieur à 95%. Le traitement combine souvent deux antiviraux : sofosbuvir et velpatasvir, ou glécaprévir et pibrentasvir. La guérison est affirmée par l’absence de détection du virus dans le sang au-delà de 6 mois après l’infection aiguë et la présence d’anticorps dirigés contre le virus.
Si l’hépatite C est découverte à un stade avancé, qu’une cirrhose sévère ou un cancer du foie est diagnostiqué, une greffe du foie peut être nécessaire à la survie du patient.
FAQ
Comment attrape-t-on l'hépatite C ?
L’hépatite C se contracte par le sang, essentiellement par la transfusion sanguine et la réutilisation d’aiguilles ou de seringues non stériles.
Est-ce que l'hépatite C est grave ?
Oui, l’hépatite C peut être grave, surtout si elle n’est pas traitée. C’est une infection virale qui attaque le foie et peut évoluer vers des complications sévères comme la cirrhose, l’insuffisance hépatique ou le cancer du foie. Cependant, de nos jours, il existe des traitements très efficaces (antiviraux à action directe) qui permettent de guérir plus de 95 % des cas. Un dépistage précoce et un suivi médical sont essentiels pour éviter ces complications.
Est-ce que l'hépatite C se soigne ?
Oui, l’hépatite C (VHC) se soigne grâce à des traitements efficaces.
Quelle est la différence entre hépatite B et C ?
La différence entre l’hépatite B et C réside principalement dans le mode de transmission :
- L’hépatite B se transmet par le sang, les relations sexuelles non protégées, et de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.
- Hépatite C se transmet principalement par le sang (partage de seringues, transfusions contaminées avant 1992, matériel médical non stérilisé). La transmission sexuelle est plus rare.
Peut-on mourir de l'hépatite C ?
Oui, l’hépatite C peut être mortelle si elle devient chronique. C’est pourquoi il est essentiel de se faire dépister.