Santé et voyage : partir en voyage en toute sécurité

 

Les habitudes liées aux voyages évoluent, les voyageurs sont mieux informés, néanmoins les modifications climatiques ainsi que la circulation de fake news font émerger de nouvelles problématiques : extensions d’épidémies, nouvelles recommandations vaccinales, polémique sur l’utilisation de l’Artemisia annua, risques liés à la pollution atmosphérique… Autant de sujets abordés par les spécialistes de l’Institut Pasteur de Lille pour vous permettre un séjour en toute sérénité.

Dossier santé et voyage

Précautions de santé avant le départ

Sécurité administrative

Un accident, une maladie étant toujours possibles au cours d’un voyage, assurez-vous de votre couverture maladie. Pour les séjours au sein de l’Union Européenne, la Carte Européenne d’Assurance Maladie est obtenue auprès de la caisse d’assurance maladie. Pour les séjours hors UE, il est recommandé de contracter un contrat d’assurance couvrant les frais médicaux. Renseignez-vous également sur l’assistance aux voyageurs, différente de l’assurance maladie, qui peut proposer un rapatriement sanitaire. Il est également recommandé de s’inscrire sur le site Ariane du Ministère des affaires étrangères, qui permet de recevoir par SMS ou mail, des alertes sécuritaires et sanitaires.

Vaccination pour les voyageurs

La préparation d’un voyage, surtout en zone tropicale, doit être l’occasion de vérifier votre carnet de vaccinations et de réaliser éventuellement d’autres vaccins en fonction de la situation épidémiologique du pays visité et/ou de vos facteurs de risque. Pensez également, si besoin, à vous faire prescrire, un traitement préventif contre le paludisme. Pour obtenir immédiatement les premiers conseils, rendez-vous sur notre application Metis. Afin de connaître toutes les recommandations liées au pays visité ou au continent traversé, il vous suffit de préciser votre destination et de sélectionner une maladie parmi celles répertoriées.

Attention, pour les femmes enceintes ou ayant un projet d’enfant dans les mois à venir, lisez bien toutes les recommandations concernant le virus Zika.

Gardez à l’esprit que, même en Europe, certains vaccins peuvent être nécessaires. Par exemple, des cas d’encéphalique à tiques ont été recensés, notamment en Lituanie, Suède, Autriche … Prenez vos précautions ou que vous alliez.

vaccination voyage

Trousse à pharmacie

Il n’existe pas de trousse à pharmacie type. Sa composition est à adapter en fonction de votre voyage. Elle pourrait comporter : antalgique et antipyrétique, antidiarrhéique, antiémétique, répulsif contre les moustiques, collyre antiseptique, solution hydro-alcoolique, crème solaire, thermomètre, pince à épiler, préservatifs (ceux achetés en Europe offrent de meilleures garanties que ceux que vous pouvez trouver sur place). Attention, si vous suivez un traitement de fond, emportez les ordonnances avec vous. Si possible, faites les rédiger en anglais avec la dénomination commune internationale. Il est souhaitable que le voyageur dispose de la totalité de son traitement pour le séjour, voire plus dans l’éventualité d’un retard au retour ou d’une perte. Il est préférable que les médicaments voyagent en cabine, du fait du risque d’égarement ou de retard des bagages en soute.

Précautions de santé durant le voyage

Prévention du paludisme

Aucun moyen ne peut, à lui seul, permettre une protection complète. Il faudra donc éviter de se faire piquer par les moustiques vecteurs et prendre régulièrement un médicament préventif. Le choix du médicament relève d’une consultation médicale avec ordonnance et dépend d’un certain nombre de facteurs comme le risque de transmission, la durée du séjour, le type d’activité, les conditions de séjour et la période de l’année. Cette prescription devra également tenir compte de l’âge et du poids du voyageur, de ses antécédents médicaux, d’une possible interaction avec d’autres médicaments et de la durée du voyage. Ce traitement préventif débutera, selon le médicament prescrit, avant le départ ou le jour d’arrivée, toute la durée du séjour et de 1 à 4 semaines après le retour.

De plus en plus de personnes cherchent à remplacer les médicaments au profit de solutions ” naturelles “. Dernièrement, l’utilisation de la plante Artemisia annua sous la forme de tisanes ou de gélules a fait beaucoup parlé d’elle, étant en augmentation croissante chez les voyageurs. Les tisanes et gélules d’Artemisia annua n’ont aucunement fait preuve de leur efficacité. Ne bénéficiant pas d’une Autorisation de Mise sur le Marché, leur usage est même prohibé par l’OMS depuis 2012. Des cas de paludisme ont été observés chez des voyageurs ayant utilisé cette plante. Afin de vous prémunir au mieux contre le paludisme, discutez-en avec un médecin spécialisé.

Pour éloigner les moustiques

Portez des vêtements couvrants de couleur claire (les tenues foncées attirant les moustiques) et appliquez un répulsif sur les parties de peau découvertes (et sur les chevilles même si vous portez des chaussettes). Si vous avez des enfants, vérifiez que les produits répulsifs sont adaptés à leur âge.

A l’hôtel, faites fonctionner le ventilateur ou le climatiseur. En effet, les moustiques n’aiment ni le vent, ni l’air frais et/ou dormez sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Dans les transports

Les accidents (de la circulation ou non) représentent une des principales causes de rapatriement sanitaire et de mortalité. Dans la mesure du possible, les règles de prévention doivent être respectées : port de la ceinture de sécurité, port du casque et utilisation de sièges auto pour les enfants. Si vous êtes sujet au mal des transports et que vous prenez le bateau, la voiture ou l’avion, n’oubliez pas les médicaments ad hoc.

Dans l’avion, si vous avez des facteurs de risque de thrombose veineuse, il est conseillé de s’hydrater régulièrement, de se déplacer et bouger régulièrement les jambes, de porter une contention élastique et de se faire prescrire, en cas de risque élevé, une héparine de bas poids moléculaire.

Prévention de la pollution atmosphérique

Certaines grandes métropoles subissent des niveaux élevés de pollution de l’air qui peuvent avoir un impact sur la santé. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, de même que les malades affectés par un asthme, une bronchite chronique (BPCO) ou une maladie cardiovasculaire ; les fœtus sont également concernés. Il est conseillé de se renseigner sur les niveaux de pollution de l’air en fonction de la saison et de la localité et d’être attentif à une gêne inhabituelle (toux, essoufflement, sifflement, palpitations). Le port de masques chirurgicaux que l’on trouve généralement dans les pharmacies est sans réelle efficacité. Seuls les masques préconisés sur le site du Ministère chargé de la santé peuvent être utilisés efficacement en cas de pic de forte pollution : masque filtrant de type N95 ou FFP2.

Prévention de la diarrhée du voyageur

C’est au contact d’eau contaminée, d’aliments ou de mains sales que l’on peut être infecté par un virus ou une bactérie qui provoquera une diarrhée. Un voyageur sur deux qui voyage trois semaines ou plus en zone tropicale contracte la turista. Le plus souvent, la diarrhée est aigüe mais courte et bénigne. Elle peut parfois être beaucoup plus grave. Les mesures d’hygiène suivantes sont valables en toutes circonstances, que vous achetiez vos aliments à un marchand ambulant ou que vous preniez un repas dans un ” bon ” hôtel :

  • lavez-vous les mains avant de manger ou utilisez du gel hydro-alcoolique ;
  • assurez-vous que les aliments ont été bien cuits et qu’ils sont encore chauds lorsqu’ils vous sont servis;
  • évitez les aliments crus, sauf s’il s’agit de fruits et de légumes pouvant être pelés ou décortiqués;
  • évitez les crèmes glacées et les glaçons;
  • ne buvez que de l’eau en bouteille bien capsulée sinon désinfectez-la au moyen d’un agent désinfectant conçu à cet effet ou filtrez-la;
  • les boissons telles que le thé ou le café chauds, le vin, la bière, les boissons gazeuses et les jus de fruits en bouteille ne présentent généralement pas de danger.

Dès l’apparition de la diarrhée, buvez davantage et augmentez vos apports en sel en salant systématiquement vos aliments. Mais, si l’épisode diarrhéique dure plus de 3 jours, consulter un médecin sur place. En cas de déshydratation, chez les jeunes enfants, il faudra utiliser rapidement les sels de réhydratation et solliciter un avis médical.

Excursions et randonnées

En altitude

Les excursions en altitude doivent impérativement faire l’objet d’un avis médical spécialisé avant le départ. Montez progressivement afin que votre corps s’habitue à la raréfaction de l’oxygène.

Dans l’eau

En zone tropicale, les plages sont rarement surveillées et il n’y a pas toujours de moyens de secours. Attention aux risques de noyade si les courants sont forts. Les piqûres de méduse, quant à elles, nécessitent une consultation médicale.

Pour toute pratique de plongée sous-marine avec bouteilles, un avis médical spécialisé est souhaitable avant le départ.

Prévention et vigilance au retour d’un voyage

L’Institut Pasteur de Lille: Spécialiste du conseil médical aux voyageurs

La mission du centre de vaccination internationale de l’Institut Pasteur de Lille, agréé OMS (Organisation Mondiale de la Santé), est essentiellement orientée vers une clientèle de voyageurs en partance ou de retour de régions exotiques. En 2018, près de 26 000 vaccins ont été injectés dont 6 500 vaccins contre la fièvre jaune. Plusieurs centaines de consultations spécialisées ont été dispensées aussi bien pour des pré-voyages, des conseils de prévention du paludisme et de la rage ou pour la réalisation de bilans chez des femmes enceintes en partance ou de retour de zones d’endémie où sévit le virus Zika. Le site internet Metis est régulièrement actualisé en fonction des maladies qui sévissent de par le monde et des recommandations sanitaires. Le centre de vaccination internationale répond ainsi aux attentes de la clientèle qui cherche des informations et des conseils en vue de préparer un voyage : vaccins à réaliser (obligatoires ou recommandés), risques encourus, conseils médicaux divers.

Restez vigilant au retour de votre voyage

N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant ou un centre médical de conseil aux voyageurs en cas de fièvre, de problèmes cutanés, digestifs et autres signes cliniques. Pensez à mentionner que vous avez voyagé. Pour les femmes enceintes ou couples avec un projet d’enfant, si vous revenez d’une zone infectée par le virus Zika, soyez très vigilant car ce virus est particulièrement dangereux pour les fœtus. Pour répondre aux interrogations des femmes et des couples, l’Institut Pasteur de Lille propose sur son site des modules interactifs personnalisés, afin que chacun puisse, en fonction de sa propre situation, évaluer son risque et trouver des réponses pratiques. Son centre de conseils médicaux aux voyageurs propose également aux couples des consultations spécialisées.

Sites internet utiles pour les voyageurs