Face à la menace constante des maladies infectieuses et à la progression des résistances aux antibiotiques, les chercheurs explorent de nouvelles stratégies pour rendre les traitements plus efficaces et mieux ciblés. Parmi elles, les nanoparticules – de minuscules transporteurs capables d’amener un médicament directement dans les cellules – suscitent un intérêt croissant. Les équipes d’Arnaud Machelart et Priscille Brodin (CNRS UMR9017, INSERM U1019, Univ. Lille) et de Ruxandra Gref (Univ Paris-Saclay) ont mis en évidence un phénomène remarquable : certaines nanoparticules, utilisées comme transporteurs d’antibiotiques, s’accumulent spontanément dans les cellules infectées, bien davantage que dans les cellules saines. Dans un modèle de tuberculose, des nanoparticules administrées par voie nasale ciblent les macrophages infectés, ce qui permet à l’antibiotique qu’elles véhiculent d’agir plus efficacement tout en nécessitant des doses plus faibles. Ce phénomène a également été observé dans d’autres infections, suggérant un mécanisme général. Ces résultats ouvrent la voie à des thérapies plus sûres, plus précises et potentiellement capables de freiner l’émergence des résistances antimicrobiennes. Ce travail a été publié dans la revue Journal of Controlled Release.
Selective accumulation of nanoparticles in infected cells for targeted drug delivery.
Pochet A, Bourguignon T, Grandé A, Godinez-Leon JA, Li X, Fine J, Sencio V, Chatagnon J, Dremierre B, Vandeputte A, Mascarau R, Piveteau C, Brodin P, Machelart A, Gref R.
J Control Release. 2025 Nov 17:114415. doi: 10.1016/j.jconrel.2025.114415.
UMR1019 – UMR9017 “Centre d’Infection et d’Immunité de Lille” : CNRS – INSERM – Université de Lille – CHU de Lille