Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme en France avec environ 50 000 nouveaux cas par an. Même si la prise en charge évolue et améliore l’espérance de vie, les modalités de dépistages évoluent il reste évidemment important de tenter de réduire au maximum les risques de se voir diagnostiquer un cancer qui est toujours responsable d’environ 9200 décès en 2022. La recherche a pu identifier plusieurs facteurs de risque de cancer de la prostate. Certains, sur lesquels on ne peut rien, tels que :

 

  • L’âge : ce cancer est en effet plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans, et la majorité des cas sont diagnostiqués chez des hommes de plus de 65 ans.
  • La génétique : les antécédents familiaux de cancer de la prostate, certaines mutations génétiques (BRCA2 notamment, mais également BRCA1, associés au cancer du sein chez la femme, mais également HOXB13, ATM, ou les gènes associés au syndrome de Lynch).
  • Les déséquilibres hormonaux : un excès de testostérone est associé à un risque accru de cancer prostatique. Certaines pathologies endocriniennes peuvent entraîner de tels déséquilibres mais il est important de préciser que des pratiques de dopage comportent également de tels risques.
  • Certains autres facteurs peuvent en revanche bénéficier d’une amélioration de nos comportements, ainsi il est possible de réduire son risque par :

    • Une amélioration de l’alimentation : la consommation de viande rouge, de produits transformés, de charcuteries, de graisses animales au sens large est associée à un risque plus élevé de cancer de la prostate. Au contraire, une alimentation riche en fibres (fruits et légumes) est un comportement recommandé pour diminuer son risque.
    • Une amélioration de la pratique sportive : l’obésité et la sédentarité ont été associées à une majoration du risque de développer un cancer. Ainsi la pratique d’une activité sportive régulière même sans être intensive, permet de réduire l’inflammation chronique qui favorise le développement d’un cancer, de stimuler le système immunitaire qui peut en retour mieux combattre les cellules anormales, et d’éviter l’obésité qui elle-même favorise les déséquilibres hormonaux.
    • Une réduction de l’exposition aux produits toxiques : en effet, certains toxiques environnementaux ont un effet de “perturbateur endocrinien”, on y retrouve avec divers degrés de certitude des pesticides, des métaux lourds (cadmium, arsenic), les emballages plastiques (bisphénol A, phtalates), des nettoyants industriels, les dérivés des produits pétrochimiques (carburants, solvants).

En définitive, les conseils habituels sont également pertinents si l’on veut réduire son risque de développer un cancer de la prostate, en ce Movember 2025, il n’est pas utile d’attendre pour prendre de bonnes résolutions, mieux manger, pratiquer du sport, être attentif à son environnement.

Conseils du Dr Norman DUCATEZ de l’Institut Pasteur de Lille.

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