Les fibrates sont utilisés chez l’homme pour traiter les troubles du métabolisme lipidique. Leur utilisation permet de réduire les concentrations plasmatiques des triglycérides et d’augmenter le HDL-cholestérol (le « bon cholestérol »). Le groupe de recherche du Dr Fanny Lalloyer, au sein du laboratoire du Prof Bart Staels (INSERM U1011, EGID, Univ Lille, CHU Lille, IPL), a recherché d’autres mécanismes d’action potentiels des fibrates et s’est intéressé à leur effet dans la réduction du risque cardiovasculaire. Les chercheurs montrent, dans un modèle préclinique, qu’en activant le récepteur PPARα au niveau hépatique, les fibrates réduisent significativement le développement de l’athérosclérose. De manière indépendante des lipides, cet effet bénéfique s’accompagne d’une baisse de l’inflammation dans le foie et d’une réduction des niveaux plasmatiques de l’interleukline-1β, dont le rôle dans le développement des plaques d’athérosclérose est bien connu. Ce travail montre que le foie peut, à distance, influencer le développement de l’athérosclérose en agissant sur l’inflammation. Les résultats de cette étude, publiés dans la prestigieuse revue Science Translational Medicine, pourraient avoir des applications thérapeutiques pour réduire le risque cardiovasculaire résiduel.

 

Anti-inflammatory, but not lipid-lowering, activity of hepatocyte PPARα improves atherosclerosis in Ldlr- deficient mice
Doriane Henry, Eric Baugé, Nathalie Hennuyer, Kevin Ory, Bruno Derudas, Emmanuelle Vallez, Audrey Deprince, Philippe Lefebvre, Joel T Haas, Bart Staels, Fanny Lalloyer
Sci Transl Med. 2025 May 28;17(800):eadj8192. doi: 10.1126/scitranslmed.adj8192. Epub 2025 May 28

 U1011 “Récepteurs nucléaires, maladies métaboliques et cardiovasculaires”
Université de Lille – CHU de Lille – Inserm – Institut Pasteur de Lille