Chez les personnes vivant avec le VIH, le virus peut se cacher dans certaines cellules, même lorsque les analyses sanguines ne détectent aucun virus grâce à un traitement efficace. Notre étude a révélé que le VIH peut infecter les mégacaryocytes, qui sont les cellules de la moelle osseuse qui produisent les plaquettes. Le virus parvient à le faire en abaissant les niveaux d’une protéine antivirale naturelle appelée IFITM3 dans ces cellules, ce qui facilite la survie du VIH dans ces cellules. Lorsque l’IFITM3 a été expérimentalement réduit dans des cellules de type mégacaryocyte cultivées en laboratoire, l’infection par le VIH a augmenté, montrant que l’IFITM3 aide normalement à bloquer le virus. Ces résultats suggèrent que les mégacaryocytes pourraient agir comme un réservoir caché pour le VIH, ce qui pourrait expliquer pourquoi le virus est si difficile à éliminer complètement de l’organisme, et pourquoi certaines personnes ne récupèrent pas complètement leur système immunitaire même avec un bon traitement. Cette recherche souligne la nécessité de nouvelles stratégies ciblant ces réservoirs cachés pour parvenir à une guérison du VIH.

Travaux financés par le Protocole de Coopération Région Hauts de France/CNRS (LS258 546 STaRS), SIDACTION (22-2-AEQ-13538), l’Université de Lille (ERC-GENERATOR) et par le Contrat de Plan Etat-Région 2021-2027 de la région Hauts-de-France.

HIV-1 inhibits IFITM3 expression to promote the infection of megakaryocytes
Cyrine Bentaleb, Souad Adrouche, Jade Finkelstein, Christelle Devisme, Nathalie Callens, Claude Capron , Morgane Bomsel, Fernando Real
Journal of Molecular Cell Biology, Volume 16, Issue 9, September 2024, mjae042, https://doi.org/10.1093/jmcb/mjae042

U1019-UMR9017 “Centre d’infection et d’immunité de Lille”
INSERM U1019 – CNRS UMR9017 – Université de Lille – CHU Lille