Le BCG, vaccin contre la tuberculose mis au point par Albert Calmette et Camille Guérin à l’Institut Pasteur de Lille et reconnu comme efficace en 1921, symbolise l’engagement historique de notre Fondation dans la lutte contre ce fléau que représente cette maladie au niveau mondial. Depuis plus d’un siècle, le drapeau du combat contre la tuberculose se situe à Lille. Aujourd’hui encore, l’Institut Pasteur de Lille poursuit ses recherches pour mieux combattre cette maladie, notamment les formes les plus résistantes, et qui tue encore près de 1,3 million de personnes chaque année dans le monde.

Depuis plus d’un siècle, le drapeau de la recherche contre la tuberculose se situe à Lille. Dès 1901, alors que cette maladie fait des ravages, Albert Calmette ouvre le premier préventorium (centre de prévention) pour protéger les populations les plus vulnérables. Vingt ans plus tard, après treize années de recherche acharnée, Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point à l’Institut Pasteur de Lille le BCG, premier vaccin efficace contre la tuberculose, qui sauvera des millions de vies. Ils choisissent de l’offrir au monde, pour accélérer sa diffusion et la lutte contre la maladie. Ce vaccin reste aujourd’hui l’outil de prévention le plus efficace et permet de réduire de plus de 75 % les formes graves de tuberculose, telles que les méningites tuberculeuses, chez les enfants. La protection globale contre la tuberculose est d’environ 50 %, et cette immunité peut persister plusieurs décennies après la vaccination. Mais la lutte ne s’arrête pas là. Au fil des décennies, nos chercheurs n’ont cessé d’explorer de nouvelles pistes pour mieux comprendre et combattre cette infection. De la découverte de la protéine HBHA, qui permet au bacille de s’accrocher aux cellules pulmonaires, au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques contre les formes résistantes, chaque avancée repousse un peu plus les limites de la lutte contre la maladie. Aujourd’hui encore, nos équipes travaillent sur un vaccin de rappel pour renforcer l’immunité et sur de nouveaux médicaments prometteurs, comme l’Alpibectir. Avec le projet MUSTART, elles s’engagent aussi à accélérer l’accès aux traitements pour ceux qui en ont le plus besoin. Un siècle après la découverte du BCG, cette maladie reste un fléau, mais nous continuons, avec la même détermination, à œuvrer pour un monde sans tuberculose.
Le BCG est né ici, à l’Institut Pasteur de Lille, des travaux d’Albert Calmette et Camille Guérin. Depuis, le drapeau de la recherche sur la tuberculose n’a jamais quitté Lille, avec des expertises mondialement reconnues qui ont permis encore récemment des avancées majeures dans le diagnostic et le traitement de la maladie. Mais la bataille contre cette maladie n’est pas terminée et malgré tous nos efforts de prévention, la maladie touche encore plus de dix millions de nouveaux cas par an, dont 400 000 formes multirésistantes aux antibiotiques, et près de 1.3 million de morts chaque année. Un quart de la population mondiale est porteur asymptomatique de la bactérie responsable de l’infection. Dans certains cas, cette forme latente peut se réactiver en tuberculose active, dangereuse pour le patient et pour son entourage car souvent très contagieuse. Les équipes de recherche de l’Institut Pasteur de Lille et leurs partenaires restent donc pleinement mobilisés pour faire progresser nos connaissances sur cette maladie afin de mieux la détecter et surtout mieux la soigner…
Quelques dates clés :
- 1899 : L’Institut Pasteur de Lille est inauguré – Albert Calmette est nommé Directeur
- 1900: Calmette étudie avec Guérin, vétérinaire, les mécanismes de l’infection par le bacille et de l’immunité contre la tuberculose.
- 1901: Lancement du premier préventorium antituberculeux attenant à l’Institut Pasteur de Lille. La médecine préventive est née ! Le préventorium lillois sera un modèle pour d’autres établissements en France mais aussi à l’étranger.
- 1921: Après 230 subcultures et 13 années de recherche, le BGC ou « bacille bilié Calmette-Guérin » est reconnu efficace.
- 2001: Une étude démontre que la protéine HBHA située sur le bacille et découverte par les Drs Franco Menozzi et Camille Locht en 1996, permet au bacille d’adhérer aux pneumocytes.
- 2009 : Lancement du programme « TB-Boost » par les équipes d’Alain Baulard, de Benoit Déprez, de Nicolas Willand et de Priscille Brodin.
- 2011 : Obtention de l’EquipEx ImaginEx BioMed coordonné par Frank Lafont pour la mise en place de plateformes phénotypiques pour le criblage à grande échelle de chimiothèques initiée par Priscille Brodin et Benoit Déprez et financement européen pour l’équipe de Priscille Brodin dans le cadre du Programme FP7 pour le projet MM4TB coordonné par Stewart T Cole.
- 2013: Signature d’un accord de co-développement des boosters d’éthionamide avec la société Bioversys AG.
- 2014: Signature d’un accord de co-développement des boosters d’éthionamide avec GSK.
- 2016 : Prix de l’innovation attribué à Bioversys et aux équipes de l’IPL (Alain Baulard, Benoit Déprez, Nicolas Willand).
- 2017 : Sélection du candidat préclinique BVL-GSK098, pour le traitement de la tuberculose multi-résistante et publication des résultats dans la revue Science.
- 2018 : Deeplex Myc-TB – Un nouveau diagnostic moléculaire de tuberculose multi/ultrarésistante aux antibiotiques est développé par Philip Supply et Genoscreen. Démarrage du projet SMARt-TB (recherche de potentialisateurs des nitroimidazolés) financé dans le cadre d’un projet ANR sous la coordination du Pr Nicolas Willand et en collaboration avec les équipes du Dr Alain Baulard.
- 2019 : Démarrage du projet NL4TB (New lead for TB) financé dans le cadre d’un projet ANR sous la coordination du Dr Baptiste Villemagne.
- 2021 : Démarrage des essais cliniques de Phase 1 avec le candidat clinique BVL-GSK098.
- 2022 : Identification d’une nouvelle famille de médicaments contre la tuberculose – Une collaboration entre l’équipe du Dr Ruben Hartkoorn et celle du Dr Baptiste Villemagne, le Pr Nicolas Willand et Pr Benoit Déprez permet l’identification et l’optimisation d’une nouvelle famille d’antituberculeux, les Tricyclic-spirolactams qui cible la chaine respiratoire de la bactérie.
- 2022 : Le premier prix Galapagos pour la Drug Discovery a été attribué au projet interdisciplinaire porté par BioVersys.
- 2022 : L’équipe du Dr Camille Locht travaille à la mise au point d’un vaccin de rappel qui permettrait de prolonger l’efficacité de la primo-vaccination avec le BCG.
- 2023 : Le test Deeplex Myc-TB, développé par Philip Supply et Genoscreen, est recommandé par l’OMS
- 2023 : Désignation du statut de médicament orphelin pour BVL-GSK098, désigné sous la dénomination commune internationale (DCI) Alpibectir.
- 2024 : Déroulement avec succès de la phase clinique 2a avec Alpibectire.
- 2025 : Une nouvelle étude de phase 2 vient de démarrer avec Alpibectir 45mg et l’ethionamide à différentes doses et en combinaison avec la rifampicine, l’ethambutol et le pirazinamide. L’idée étant de montrer que l’on peut remplacer l’isoniazide et traiter aussi bien les patients.
Et côté prévention ?
- Efficacité du BCG : La vaccination par le BCG permet de réduire de plus de 75 % les formes graves de tuberculose (comme les méningites tuberculeuses) chez les enfants. La protection globale contre la tuberculose est d’environ 50 % et peut persister plusieurs dizaines d’années après la vaccination.
- Public cible : Le BCG est recommandé pour :
- Les enfants de moins de 5 ans à risque,
- Les enfants en cas de séjours fréquents ou supérieurs à un mois dans les pays à forte incidence tuberculeuse,
- Les enfants ayant un parent originaire de ces pays,
- Les enfants vivant en Guyane ou à Mayotte,
- Les enfants en contact avec une personne ayant eu la tuberculose récemment.
- Zones géographiques à forte incidence : Selon l’OMS et le HCSP, ces zones incluent notamment :
- Le continent africain (dans son ensemble),
- Le continent asiatique (à l’exception du Japon),
- L’Océanie (sauf Australie, Nouvelle-Zélande, Samoa et Tonga),
- Le Proche-Orient et le Moyen-Orient (sauf Chypre, Émirats arabes unis, Israël, Jordanie et Oman),
- L’Amérique centrale, du Sud et les Caraïbes (avec quelques exceptions comme Cuba et le Costa Rica),
- L’Europe centrale et orientale (y compris la Russie, sauf Grèce, Hongrie, Slovaquie, Slovénie et Tchéquie),
- Le Groenland en Europe du Nord.
- Statut de la vaccination : La vaccination par le BCG n’est plus obligatoire depuis 2007, mais elle reste fortement recommandée pour les enfants à risque.
- Contre-indications : La vaccination par le BCG est strictement contre-indiquée chez les patients infectés par le VIH, quel que soit le taux de CD4.
- Nous ne vaccinons pas contre la tuberculose à l’Institut Pasteur de Lille.