L’utilisation prolongée d’opioïdes  – médicaments couramment utilisés pour traiter la douleur – affecte l’équilibre métabolique des individus, ce qui diminue leur poids corporel. Ce régime peut aussi conduire au développement d’un diabète. L’équipe du Dr. Amélie Bonnefond (INSERM 1283, CNRS UMR 8199, EGID, Univ Lille, CHR Lille, IPL) s’intéresse à ce paradoxe. Grâce à une vaste étude génétique portant sur 230 000 individus, les chercheurs ont découvert que des mutations invalidant le gène du récepteur delta aux opioïdes entrainent une augmentation du poids corporel et diminuent le risque de diabète de type 2. A l’inverse, les mutations activant le récepteur augmentent le risque de diabète malgré une diminution de la masse graisseuse. Cette étude publiée dans Nature Communications démontre également le rôle clé du récepteur delta aux opioïdes dans la régulation de la sécrétion d’insuline dans les ilots pancréatiques. Ce travail original pourrait conduire à la mise en place de nouveaux traitements du diabète.

Meulebrouck S, Merrheim J, Queniat G, Bourouh C, Derhourhi M, Boissel M, Yi X, Badreddine A, Boutry R, Leloire A, Toussaint B, Amanzougarene S, Vaillant E, Durand E, Loiselle H, Huyvaert M, Dechaume A, Scherrer V, Marchetti P, Balkau B, Charpentier G, Franc S, Marre M, Roussel R, Scharfmann R, Cnop M, Canouil M, Baron M, Froguel P, Bonnefond A.
Nat Commun. 2024 Aug 5;15(1):6627. doi: 10.1038/s41467-024-51004-6.

U1283 – UMR8199 – (EPI) Génomiques fonctionnelles métaboliques et mécanismes moléculaires impliqués dans le diabète de type 2 et les maladies associées
Université de Lille – CHU de Lille – CNRS – Inserm – Institut Pasteur de Lille