Le rôle crucial de la recherche dans les fonds marins pour comprendre les maladies pulmonaires

Saviez-vous que la recherche dans les fonds marins pouvait aider à trouver de nouveaux traitements pour les maladies humaines de la surface ? Les espèces des profondeurs détiennent un système immunitaire différent du nôtre. Aurélie Tasiemski, enseignante-chercheuse à l’Université de Lille et professeure en biologie des organismes, nous explique l’importance de la recherche fondamentale sur ces « petites bêtes » qui la fascinent, notamment pour faire avancer la pneumologie.

La biodiversité est cruciale pour la recherche scientifique, offrant des clés essentielles pour comprendre le fonctionnement de la vie. Aurélie souligne l’importance de la recherche fondamentale : chaque espèce perdue nous prive potentiellement de solutions aux défis futurs. « Il faut prendre le temps d’observer le vivant. Par exemple, si un chercheur ne s’était pas intéressé à un petit ver qui vit sur les côtes bretonnes, notre capacité à réussir les greffes humaines ne serait au même niveau. »

Aurélie Tasiemski ne se contente pas d’observer la biodiversité, elle plonge aussi dans les profondeurs marines. Passant des heures (6 à 7h) sous l’eau pour prélever des échantillons, elle décrit cette aventure comme la plus belle de sa vie, une expérience inimaginable il y a quelques années à peine. Son travail est étroitement lié à la recherche sur les maladies pulmonaires, dont les infections respiratoires peuvent parfois être traitées grâce à de nouvelles molécules.

Qu’est-ce qu’une maladie pulmonaire ?

Les maladies pulmonaires, ou maladies respiratoires, sont des affections qui impactent le système respiratoire, notamment les poumons, les bronches, les voies aériennes et la trachée, rendant la respiration difficile. Ces pathologies peuvent être d’origine diverse : virale, bactérienne, allergique ou liées à l’inhalation de polluants ou de la fumée de tabac.

Ces affections pulmonaires sont un enjeu majeur de santé publique et sont responsables d’une morbidité et d’une mortalité élevées. En France et dans le monde, elles affectent des millions de personnes souffrant de graves problèmes respiratoires. Parmi les plus connues, on trouve la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), l’asthme, la pneumonie, la bronchite chronique ou la mucoviscidose. Le cancer du poumon et la fibrose pulmonaire idiopathique sont des maladies pulmonaires encore plus graves.

Les symptômes fréquents incluent une toux persistante, un essoufflement (ou dyspnée), une sensation de gêne respiratoire, et une fatigue intense. Elles peuvent provoquer une insuffisance respiratoire ou d’autres complications cardiaques et nécessitent souvent une hospitalisation en cas de crise aiguë ou d’exacerbation. Le diagnostic de ces pathologies respiratoires repose sur des examens comme la radiographie du thorax ou la spirométrie, et la prise en charge est généralement assurée par un pneumologue.

La recherche fondamentale, un espoir pour les patients atteints de maladies pulmonaires

Comme l’explique Aurélie Tasiemski, la recherche fondamentale est indispensable pour faire avancer la médecine. Son travail, qui consiste à étudier des espèces marines vivant dans des conditions extrêmes, a un impact direct sur la recherche de nouvelles thérapeutiques pour les maladies humaines, y compris les maladies pulmonaires.

Les organismes marins des grands fonds ont développé des mécanismes d’adaptation exceptionnels, notamment grâce à des associations avec des bactéries. En étudiant ces mécanismes, les chercheurs découvrent de nouvelles molécules, comme les peptides antimicrobiens, qui pourraient devenir de nouveaux antibiotiques pour lutter contre les infections pulmonaires.

L’une de ces infections est liée aux maladies inflammatoires comme la BPCO et l’asthme, qui sont souvent aggravées par des épisodes infectieux. Les molécules découvertes dans les profondeurs marines pourraient permettre de mieux contrôler l’inflammation des bronches et des alvéoles pulmonaires, et ainsi améliorer la qualité de vie des patients atteints de ces maladies chroniques.

La recherche d’Aurélie Tasiemski s’inscrit dans les travaux du Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (CIIL), qui étudie spécifiquement les maladies respiratoires. L’équipe du CIIL explore l’impact de la pollution de l’air, du tabagisme et des facteurs génétiques pour trouver des solutions innovantes. Ce travail est une porte d’entrée vers de futurs médicaments qui pourraient traiter des affections bronchiques ou les lésions pulmonaires liées à la BPCO.

Quelles sont les pistes thérapeutiques ?

Les traitements actuels des maladies respiratoires visent principalement à soulager les symptômes, à ralentir la progression de la maladie et à prévenir les exacerbations.

Pour l’asthme et la BPCO, les bronchodilatateurs et les corticoïdes inhalés sont couramment utilisés pour réduire le rétrécissement des bronches et l’inflammation des voies aériennes. Pour les cas les plus graves, l’oxygénothérapie est nécessaire pour pallier l’insuffisance respiratoire.

Cependant, comme le souligne Aurélie Tasiemski, la recherche de nouvelles molécules est essentielle. Son travail sur les peptides antimicrobiens issus d’organismes marins offre une nouvelle piste pour développer des traitements plus efficaces, notamment contre les infections qui aggravent la BPCO. Les études menées à l’Institut Pasteur de Lille cherchent également à développer une médecine personnalisée pour que chaque patient reçoive le traitement le mieux adapté à sa pathologie.

D’autres approches, comme la réhabilitation respiratoire (incluant de la kinésithérapie respiratoire), permettent de renforcer la fonction respiratoire et de mieux gérer l’essoufflement. Des travaux sont également en cours sur les biomarqueurs, pour un dépistage précoce et une meilleure prise en charge des maladies pulmonaires et de leurs complications.

Découvrez plus en détails notre dossier sur les maladies respiratoires.

La recherche médicale a besoin de vous

La recherche est la clé pour trouver des solutions aux problèmes de santé majeurs. Soutenir la recherche fondamentale, même celle qui semble éloignée des applications directes, est essentiel. Les découvertes faites en observant le vivant, comme les organismes extrêmophiles étudiés par Aurélie Tasiemski, peuvent conduire à des innovations médicales majeures pour la santé respiratoire de tous.

Les dons et le soutien aux chercheurs permettent de financer des missions d’exploration et des études qui aboutissent à des avancées concrètes, que ce soit pour le traitement des infections, la compréhension des maladies génétiques, ou la mise au point de vaccins. Chaque euro investi dans la recherche est un pas de plus vers la guérison et l’amélioration de la vie des millions de patients souffrant de problèmes respiratoires à travers le monde.

Votre soutien est crucial pour permettre à l’Institut Pasteur de Lille de poursuivre ses missions de recherche et d’innover pour la santé de demain.