Le Stress : Un facteur de vulnérabilité pour la Santé Mentale

Santé mentale définition OMS : état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.

Le stress, quelle qu’en soit l’origine, quand il se répète ou devient trop intense est un facteur de vulnérabilité et affecte la santé mentale. Le stress chronique est impliqué par exemple dans la dépression, dans les troubles anxieux et affecte ainsi la santé mentale

Le rôle de la santé mentale dans la survenue du cancer fait encore débat et de nombreuses recherches y sont actuellement consacrées (stress et réponse immunitaire ; stress et inflammation…). Les résultats des études scientifiques actuels ne font pas consensus.

Par ailleurs même si les résultats demeurent controversés, il existe toutefois des liens potentiels entre certains facteurs liés à la santé mentale et les risques de développer ou d’aggraver certains types de cancer.

Par exemple : La dépression ou l’anxiété, peut entraîner des comportements à risque pour la santé, avec des habitudes de vie défavorables, telles que la consommation excessive d’alcool, le tabagisme, une alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique… Ces comportements constituent des facteurs de risque de survenue de cancers.

Facteurs de risque potentiels pour le cancer

Comme le souligne l’Institut National du Cancer, chaque année, 40 % des cancers détectés pourraient être évités grâce à des changements de comportements individuels.

Les problèmes de santé mentale peuvent également influencer la capacité d’une personne à suivre les recommandations en matière de dépistage, ce qui peut également avoir un impact sur le stade de diagnostic et le pronostic.

Lorsqu’une personne est atteinte d’un cancer, l’annonce diagnostic est un véritable bouleversement émotionnel, tant pour elle que pour son entourage. Les épisodes de stress sont fréquents chez les personnes atteintes de cancer et ces  personnes sont plus à risque de développer des symptômes dépressifs que la population générale, avec des taux de dépression très élevés (jusqu’à 30 à 50 %) dans des types spécifiques de cancer.

On entend souvent, « le moral c’est 50% de la guérison », comme évoqué ci-dessus, il n’est pas prouvé qu’une atteinte de la santé mentale influence directement le pronostic. Cette idée reçue peut entraîner une certaine culpabilité chez le patient et d’autant plus affecter son équilibre émotionnel et renforcer son anxiété…

En revanche, la dépression peut avoir des conséquences négatives sur l’observance thérapeutique et ainsi avoir une influence indirecte sur la guérison.

Au total, bien que la santé mentale ne puisse pas prévenir directement du cancer, elle peut jouer un rôle indirect dans le maintien d’un mode de vie sain et dans la gestion des facteurs de risque liés au cancer. Chez les personnes atteintes d’un cancer, une prise en charge globale qui inclut un soutien émotionnel, psychologique et/ou  psychiatrique peut contribuer à améliorer la santé mentale et à favoriser leur bien-être général, essentiel pour avancer malgré l’adversité.

Manon Lenain
Psychologue Neuropsychologue
Centre Prévention Santé Longévité de l’Institut Pasteur de Lille