Comment mettre la génomique au service de la recherche ? David Hot, coresponsable de la plateforme technologique Go@L (Genomic at Lille), nous répond.

Depuis 2001, l’ingénieur en biotechnologies s’attèle à utiliser son expertise technique sur la génomique au service des projets de recherche d’autres laboratoires. « Nous étudions précisément comment les molécules d’ADN et d’ARN réagissent aux agressions extérieures, explique David. Pour cela, nous travaillons à l’échelle du génome entier pour regarder toutes les modifications qui peuvent survenir. Ça représente énormément de molécules ! »

Le génome humain est composé d’environ 20 000 à 25 000 gènes répartis sur 23 paires de chromosomes. Les séquences d’ADN contenues dans chaque gène codent pour des protéines spécifiques qui jouent des rôles cruciaux dans les processus cellulaires. Par exemple, la mutation d’un seul nucléotide au sein d’un gène peut altérer la fonction d’une protéine, entraînant ainsi des maladies génétiques. De plus, la transcription de ces séquences génétiques en ARN est un processus clé, régulé par des enzymes spécifiques, qui assure la bonne expression des gènes dans les cellules.

Parmi les travaux en cours de David et son équipe, une étude porte sur les mutations du virus SARS-CoV-2 afin de comprendre comment le virus évolue au sein d’une personne. « Lorsque le virus mute, l’individu se retrouve en présence de 2 virus dans son système immunitaire : la version d’origine et la version mutée. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment les nouveaux variants émergent, et s’ils émergent différemment d’une personne à une autre suivant son état de santé. »

L’évolution de la technologie en génomique sur les 20 dernières années est impressionnante : « Séquencer le génome humain en entier, c’était un projet international énorme qui a pris plus de 10 ans et coûté 3 milliards d’euros. Avec les technologies actuelles, on peut désormais re-séquencer le génome avec le même niveau de précision en 2-3 jours, pour seulement quelques milliers d’euros. Le pas technologique est énorme ! Et ça va continuer de s’améliorer. Demain, le séquençage de génome va probablement devenir quelque chose de courant, notamment dans le contrôle qualité au service d’une meilleure nutrition. »

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Le rôle de la plateforme Go@L dans la recherche génomique

La plateforme Go@L (Genomic at Lille) est un laboratoire spécialisé en génomique haut débit. Cette plateforme technologique s’intègre dans un réseau plus large de plateformes technologiques à l’Institut Pasteur de Lille, permettant d’assister divers laboratoires de recherche. Go@L se concentre sur l’étude des génomes à grande échelle, notamment à travers des technologies comme le séquençage du génome et l’analyse des mutations génétiques. En travaillant sur l’ensemble du génome plutôt que sur un seul gène, la plateforme peut identifier des marqueurs génétiques spécifiques qui peuvent être impliqués dans diverses maladies génétiques. L’utilisation de ciseaux moléculaires et de technologies de génie génétique permet également d’introduire des modifications génétiques ciblées, ouvrant la voie à des thérapies innovantes.

Comment la plateforme Go@L travaille sur le génome humain

La plateforme Go@L joue un rôle central dans la recherche sur le génome humain en utilisant des techniques de biologie moléculaire avancées. L’équipe se spécialise dans l’analyse des séquences d’ADN pour détecter des mutations et des anomalies génétiques. Ces analyses permettent de mieux comprendre les mécanismes génétiques impliqués dans certaines maladies héréditaires. En utilisant des outils comme le séquençage génétique et la cartographie des chromosomes, la plateforme contribue à la découverte de nouveaux gènes potentiellement liés à des maladies rares. La recombinaison génétique et l’étude des échanges génétiques permettent également d’identifier des variations génétiques importantes dans le contexte des maladies complexes.

Recherche scientifique : votre soutien compte

Le soutien à la recherche est crucial pour l’avancement des connaissances en génétique et pour le développement de nouvelles thérapies. La recherche génétique, notamment celle menée à l’Institut Pasteur de Lille, permet d’identifier des gènes responsables de maladies génétiques, d’améliorer les techniques de séquençage du génome et de développer des thérapies géniques. Le soutien financier est essentiel pour continuer à faire progresser ces recherches, qui peuvent avoir un impact direct sur la santé humaine en permettant des diagnostics plus précis et des traitements plus efficaces pour des maladies génétiques.