Le diabète de type 2 (DT2) ou diabète gras touche plus de 400 millions de personnes dans le monde. Le DT2 se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire une élévation persistante du taux de glucose sanguin, ce qui peut entraîner des complications graves sur la santé. Parmi les traitements médicamenteux actuels, des molécules ciblant la voie du récepteur au « glucagon-like peptide 1 » (GLP-1R) sont utilisées, notamment le liraglutide, le dulaglutide et le sémaglutide. Ces antidiabétiques oraux et injectables visent à réguler la glycémie chez les patients diabétiques.
Le rôle clé de la protéine E2F1
L’équipe du Dr Jean-Sébastien Annicotte (INSERM UMR 1167-RID-AGE), en collaboration avec le laboratoire EGID, a étudié les mécanismes impliqués dans le contrôle de la sécrétion de l’insuline en réponse à cette classe de molécules. Les chercheurs ont démontré le rôle essentiel de la protéine E2F1 dans la réponse à ces médicaments antidiabétiques. En effet, la perte d’expression de E2F1 dans les cellules bêta pancréatiques produisant l’insuline entraîne une diminution de l’effet de ces molécules, augmentant ainsi l’intolérance au glucose.
Ces résultats, publiés dans la revue Cell Reports, renforcent nos connaissances sur le diabète de type 2 et ouvrent de nouvelles perspectives pour le traitement du DT2. Une meilleure compréhension des mécanismes d’action de ces médicaments permettrait d’optimiser leur efficacité et de mieux comprendre pourquoi certaines personnes répondent différemment à ces traitements.
Impact des antidiabétiques sur le contrôle glycémique
Les traitements antidiabétiques jouent un rôle crucial dans la gestion du diabète. Par exemple, la metformine est souvent prescrite en première intention pour réduire le taux de sucre dans le sang. Elle agit en diminuant la production hépatique de glucose et en augmentant la sensibilité à l’insuline.
D’autres classes de médicaments, comme les sulfamides hypoglycémiants et les inhibiteurs de la DPP-4, sont également utilisées pour leur capacité à améliorer le contrôle glycémique. Les sulfamides stimulent la sécrétion d’insuline par le pancréas, tandis que les inhibiteurs de la DPP-4 prolongent l’action des hormones incrétines qui stimulent la sécrétion d’insuline en réponse à l’absorption de glucides.
Les analogues du GLP-1, tels que le liraglutide, le dulaglutide et le sémaglutide, sont efficaces non seulement pour abaisser les niveaux de glucose sanguin, mais aussi pour favoriser la perte de poids chez les patients diabétiques de type 2. Ils ont également des effets bénéfiques sur les risques cardiovasculaires, ce qui est crucial pour réduire la morbidité et la mortalité associées au diabète.
Surveillance et gestion des effets secondaires
Il est essentiel de surveiller régulièrement les patients sous traitement antidiabétique pour prévenir les hypoglycémies et les autres effets indésirables. La surveillance de la glycémie, la mesure de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) et l’ajustement des doses sont des éléments clés de la gestion du diabète.
Des effets secondaires tels que les troubles gastro-intestinaux, les hypoglycémies nocturnes et l’insuffisance rénale doivent être attentivement surveillés. Par ailleurs, la combinaison de traitements médicamenteux avec des mesures hygiéno-diététiques, comme une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, est cruciale pour une gestion optimale du diabète.
En conclusion, les avancées dans la compréhension des mécanismes d’action des antidiabétiques, comme la démonstration du rôle de la protéine E2F1 par le Dr Jean-Sébastien Annicotte à l’Institut Pasteur de Lille, permettent de mieux personnaliser les traitements et d’améliorer la qualité de vie des patients diabétiques.
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Sources :
Bourouh, C., Courty, E., Rolland, L., Pasquetti, G., Gromada, X., Rabhi, N., Carney, C., Moreno, M., Boutry, R., Caron, E., Benfodda, Z., Meffre, P., Kerr-Conte, J., Pattou, F., Froguel, P., Bonnefond, A., Oger, F., & Annicotte, J.-S. (2022). The transcription factor E2F1 controls the GLP-1 receptor pathway in pancreatic b cells. Cell Report, 40(6), 111170. doi: 10.1016/j.celrep.2022.111170