La Rage

Qu’est-ce que la rage ?

La rage est une maladie virale ayant pour conséquence un syndrome neurologique sévère caractérisé par une inflammation cérébro-méningée. L’infection est transmise par des mammifères infectés, notamment chiens, chats, et renards, par morsure ou par contact avec la salive. La rage est due à un virus du genre Lyssavirus. La chauve-souris peut aussi être un agent porteur du virus.

La rage, une fois déclarée, est mortelle.  Elle peut cependant être contenue si la prise en charge se fait rapidement (sous 24 heures) après la contamination. Cette maladie tue plusieurs dizaines de milliers de personnes par an dans le monde principalement en Asie et en Afrique. En France, elle est déclarée officiellement comme étant éradiquée depuis 2001.

Comment se transmet la rage ? Quelles sont les causes ?

La transmission de la rage s’opère d’un mammifère infecté par le virus à l’être humain. Le virus, présent dans la salive de l’animal, se transmet par une morsure, une griffure ou un léchage sur une plaie, une lésion cutanée récente ou une muqueuse. La rage ne se transmet pas par le sang, l’urine ou les selles d’un animal infecté. Toutefois, il est recommandé d’éviter tout contact avec ces substances, car elles peuvent véhiculer d’autres maladies ou parasites.

Diagnostic de la rage

Des tests virologiques réalisés en laboratoire de référence permettent de diagnostiquer la maladie.  Le CNRR de la rage à Institut Pasteur à Paris est le seul laboratoire en France habilité à réaliser ces analyses. Le virus est mis en évidence par PCR à partir d’échantillons de salive ou de biopsie de peau.  La recherche d’anticorps anti-rabiques dans le sérum peut également être mise en œuvre.

Symptômes de la rage

Le virus rabique infecte le système nerveux et altère son fonctionnement (on dit qu’il est neurotrope). Les symptômes de la rage apparaissent habituellement un à deux mois suivant l’infection. Les symptômes sont assez variables et apparaissent en plusieurs étapes, selon le stade d’infection et la charge virale.

Les premiers symptômes de la rage sont :

• fièvre;
• frissons;
• sensation de malaise, comme au début d’un rhume;
• fatigue;
• insomnie;
• perte d’appétit;
• mal de tête;
• anxiété;
• irritabilité.

Ensuite, les symptômes neurologiques de la rage apparaissent :

• Douleur, engourdissements ou démangeaisons au niveau ou à proximité de la zone mordue, griffée ou léchée.
• Faiblesse ou tremblements dans la région affectée.
• Spasmes musculaires.
• Difficultés respiratoires et troubles de la déglutition.

Enfin, les symptômes de la rage en phase avancée en forme furieuse sont :

• confusion;
• hallucinations;
• agitation;
• comportements agressifs;
• peur de l’eau;

Les symptômes de la rage en phase avancée en forme paralytique sont :

• faiblesse musculaire;
• paralysie grave;
• coma;
• difficulté ou incapacité à parler.

Prévention contre la rage

La prévention de la rage se fait par la vaccination des animaux domestiques, en particulier des chiens et des chats et des populations à risque.

Trois vaccins antirabiques pour l’Homme sont en circulation dans le monde : RABIVAX-S, du laboratoire Serum Institute of India Pvt. Ltd., VaxiRab N, du laboratoire Zydus Lifesciences Limited, et VERORAB, du laboratoire Sanofi Pasteur.

La vaccination préventive (dite en pré-exposition) se pratique en 3 injections aux jours 0, 7 et 21 ou 28. Les rappels à un an, puis tous les cinq ans, ne sont plus recommandés systématiquement, mais :

• Pour les professionnels exposés (vétérinaires, personnels de laboratoire manipulant du matériel contaminé…), les rappels seront fonction du niveau de risque d’exposition et des contrôles sérologiques,
• Pour les chiroptérologues (les spécialistes des chauves-souris), le rappel à un an reste systématique, les rappels suivants seront fonction des sérologies annuelles.

Pour les sujets déjà vaccinés, en cas d’exposition avérée ou suspectée au virus de la rage, 2 injections de rappel espacées de 3 jours devront être réalisées le plus tôt possible. En post-exposition, l’évaluation de la nécessité du traitement et sa mise en œuvre ne sont assurées que dans les centres antirabiques.

Lors d’un voyage dans un pays où la rage sévit, il est recommandé de se faire vacciner en amont du déplacement.

Traitement et vaccins de la rage

Il n’existe pas de traitement médicamenteux contre la rage. Toutefois, un humain mordu par un animal enragé n’est pas inexorablement condamné car la lenteur du développement du virus peut utilement être mise à profit. Plusieurs prophylaxies post-exposition (prévenir la survenue des symptômes après l’exposition à un animal suspect) peuvent être proposées. Une sérothérapie antirabique (injections d’anticorps) pour les expositions les plus sévères peut neutraliser le virus. Cependant, ce traitement doit être effectué rapidement après exposition, avant l’apparition des premiers symptômes.  La vaccination peut aussi être proposée. Celle-ci consiste à rapidement faire produire des anticorps capables de neutraliser le virus avant que ce dernier n’induise  ses effets dévastateurs et irréversibles. Il est conseillé à celles et ceux qui réalisent des séjours de longue durée dans des pays à risque de se faire vacciner contre la maladie avant de partir. Les vaccins antirabiques actuels sont remarquablement bien tolérés.

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