La dengue est l’arbovirose la plus fréquente dans le monde, transmise par des moustiques du genre Aedes (dont Aedes aegypti et Aedes albopictus ou « moustique tigre »), présente dans toutes les régions tropicales et subtropicales de la planète.
Les DOM-TOM sont régulièrement confrontés à des vagues épidémiques successives. En France hexagonale, la dengue est la deuxième cause de fièvre au retour de voyage, et pose le problème de sa potentielle diffusion sur le territoire, avec un accroissement des cas autochtones depuis 2010.
Le virus de la dengue est un virus à ARN appartient à la famille des Flaviridae (genre flavivirus) et compte quatre sérotypes différents (DENV1 à DENV4). L’infection par un sérotype confère une immunité à long-terme vis-à-vis de ce même sérotype, mais uniquement une immunité provisoire (6 mois à un an) vis-à-vis des autres sérotypes. Les infections secondaires par un sérotype différent exposent à un risque de dengue plus sévère (du fait d’un phénomène dit de facilitation dépendant des anticorps).
La maladie se présente habituellement après une période d’incubation de 4 à 7 jours, sous la forme d’un syndrome grippal d’intensité variable, accompagné éventuellement de douleurs rétro-orbitaires et d’une éruption cutanée. L’évolution est en général favorable au bout de quelques jours.
Dans de rares cas, la dengue peut évoluer vers une forme sévère qui survient 2 à 7 jours après les premiers signes avec des douleurs abdominales, des vomissements persistants, des saignements, des troubles de la conscience. La dengue grave survient plus fréquemment chez des enfants de moins de 15 ans et chez les personnes ayant déjà été infectées
Il n’existe pas de traitement spécifique à la maladie, la prise en charge est uniquement symptomatique.
Recommandations de prévention générales
Les mesures de prévention sont essentielles :
- La protection individuelle contre les piqûres de moustique par l’utilisation de répulsifs adaptés, le port de vêtements longs et couvrants, l’utilisation de moustiquaires éventuellement imprégnées d’insecticide.
- La prévention communautaire par la destruction des gîtes larvaires potentiels autour des habitations (eau stagnante dans les soucoupes, gouttières, vases, seaux, détritus...) pour priver les moustiques des endroits où leurs larves peuvent se développer.
La protection des femmes enceintes et des très jeunes enfants doit être particulièrement renforcée. En cas d’apparition de fièvre pendant et dans les 7 jours suivant le retour d’un séjour, il est nécessaire de consulter au plus tôt un médecin.
Il existe à présent des recommandations de vaccination pour les résidents des DOM-TOM et pour les voyageurs, qui varient selon leur âge et leurs antécédents, la destination et de la durée du voyage.
Schéma vaccinal
Depuis avril 2025, la vaccination contre la dengue par le vaccin QDENGA® est recommandée aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion uniquement chez les enfants âgés de 6 à 16 ans qui ont déjà eu une infection par la dengue et les adultes de 17 à 60 ans présentant des comorbidités, même sans antécédent d’infection.
Il s’agit d’un vaccin vivant atténué, donc contre-indiqué chez les femmes enceintes et allaitantes et chez les personnes immunodéprimées.
Concernant les voyageurs, le logigramme suivant a été établi par le HCSP pour guider les prescriptions du vaccin QDENGA® :


(source : Recommandations sanitaires pour les voyageurs à destination des professionnels de santé – Edition 2025 - https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-des-populations/article/recommandations-sanitaires-pour-les-voyageurs)
Schéma vaccinal en primovaccination
- 2 doses par voie sous-cutanée avec un intervalle d’au moins 3 mois entre les 2 doses.
- En cas de départ imminent, tout particulièrement en cas d’épidémie : une dose par voie sous-cutanée au moins 2 semaines avant le départ, la 2e dose devant être impérativement réalisée avec un intervalle d’au moins 3 mois.
- Surveillance pendant 15 minutes dans les suites de l’administration vaccinale.
En cas de dengue récente, il est recommandé d’attendre un délai de 6 mois avant de procéder à l injection de la 1ère dose.
Il n’y a pas de donnée actuellement disponible sur l’intérêt d’une dose de rappel.
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