Joel Haas nous accueille cette semaine dans le laboratoire des maladies métaboliques et cardiovasculaires de l’Institut Pasteur de Lille pour aborder un sujet majeur : la stéatose hépatique non alcoolique – souvent référencée comme la maladie de NASH ou foie gras métabolique.

 

Le rôle du foie dans notre métabolisme est crucial. Toutefois, avec l’augmentation de l’obésité, du syndrome métabolique, et des habitudes alimentaires favorisant la malbouffe, les maladies du foie, notamment la maladie de NASH, ont vu leur prévalence croître. « Aujourd’hui, précise Joel Haas, 30% de la population mondiale est atteinte de cette accumulation excessive de graisse dans le foie. Ceci peut mener à une inflammation et d’autres complications, telles que la cirrhose, la fibrose hépatique, l’hépatomégalie ou même le cancer du foie. »

 

« L’échographie, l’IRM et la biopsie du foie nous permettent de diagnostiquer ces lésions hépatiques. Mais le dépistage est souvent réalisé tardivement car la maladie est généralement asymptomatique. Les patients atteints peuvent présenter une élévation des enzymes hépatiques ou avoir des problèmes liés à l’accumulation excessive de lipides, comme un taux élevé de cholestérol et de triglycérides », ajoute-t-il.

 

De plus, des facteurs tels que la consommation excessive d’alcool, d’aliments sucrés comme les sodas, riches en fructose, et en acides gras, ou encore l’hépatite C peuvent aggraver cette pathologie. En effet, les cellules hépatiques, appelées hépatocytes, souffrent de l’accumulation de lipides, rendant la fonction hépatique déficiente. L’obésité, le surpoids, le syndrome métabolique et le diabète de type 2 accentuent aussi le risque.

 

Il évoque également l’importance du microbiote intestinal dans le développement de la maladie. L’intestin et le foie sont étroitement liés, et un déséquilibre du microbiote pourrait contribuer à la survenue de cette maladie du foie.

 

Arrivé en 2013 à l’Institut Pasteur de Lille, Joel Haas est particulièrement fier de l’avancement des recherches de son équipe. « Nos études montrent des mécanismes clés dans la progression de la maladie. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour développer des thérapeutiques adaptées. Actuellement, un régime alimentaire équilibré, l’exercice physique, et la perte de poids restent les meilleures interventions pour traiter et prévenir la NASH. »

 

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