La rage est une encéphalomyélite due à un virus du genre Lyssavirus, transmis à l’Homme par morsure, griffure, ou léchage d’une muqueuse ou d’une plaie, par un animal infecté (mammifères carnivores domestiques et sauvages, et chauves-souris).
Il n’existe aucun traitement efficace contre la rage une fois les symptômes présents, la maladie est mortelle dans 100% des cas.
La rage est présente de manière enzootique dans le monde entier, sauf dans certaines îles du Pacifique et de l’Atlantique, et au Japon. On distingue la rage canine dont le vecteur principal est le chien, qui sévit en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud ; et la rage selvatique, ou rage des animaux sauvages, dont le vecteur principal est différent selon les zones géographiques (renard roux en Europe, raton laveur en Amérique du Nord…).
Les chauves-souris sont également des vecteurs potentiels de rage sur tous les continents.
Recommandations générales
Bien que 99 % des décès par rage chez les humains soient liés à des transmissions par les chiens domestiques, il est important de conseiller aux voyageurs d’éviter tout contact avec les carnivores sauvages, les primates et les chauves-souris partout dans le monde et avec les carnivores domestiques (chiens et chats) dans les zones à risque.
La vaccination préventive contre la rage est recommandée pour les voyageurs devant effectuer dans les zones à risque un séjour :
- prolongé ou aventureux avec un risque élevé de contact avec des animaux domestiques ou sauvages et/ou
- en situation d’isolement géographique ne permettant pas une prise en charge rapide
Pour les zones à risque, la vaccination préventive est recommandée chez les jeunes enfants dès qu’ils marchent. En effet, de par leur taille et leur absence de méfiance vis-à-vis des animaux, ces derniers ont un risque plus élevé d’exposition par morsure ou par contact mineur passé inaperçu ou non déclaré par l’enfant (léchage sur peau excoriée, griffure…).
Quel que soit le statut vaccinal pré-exposition vis-à-vis de la rage, toute exposition suspectée ou avérée à la rage doit faire l’objet d’une prise en charge globale et immédiate : lavage de la plaie durant 15 minutes à l’eau et au savon, désinfection et consultation dans les meilleurs délais en vue d’une prophylaxie post-exposition (PPE).
La vaccination de pré-exposition simplifie le traitement post-exposition et dispense du recours aux immunoglobulines antirabiques qui ne sont pas toujours disponibles dans les pays en développement.
Recommandations par pays
La qualité et l’exhaustivité des données concernant la circulation de la rage peuvent fluctuer d’un pays à l’autre, suivant l’état de surveillance dans les pays concernés. L’évaluation du risque est donc à faire avec précaution compte tenu d’une sous-déclaration.
Evaluation du risque rabique par pays : (source Public Health England)
- Pays sans risque
Absence de rage indigène chez les animaux terrestres. Présence de Lyssavirus chez les chauves-souris*.
- Pays à faible risque
Présence de rage chez les animaux sauvages, mais pas chez les animaux de compagnie. Présence de Lyssavirus chez les chauves-souris*.
- Pays à haut risque
Présence de rage chez les animaux sauvages et les animaux de compagnie (ou absence de donnée attestant du contraire). Présence de Lyssavirus chez les chauves-souris*.
*Les chauves-souris peuvent être porteuses de virus apparentés à la rage dans les pays déclarés exempts de rage chez les animaux terrestres. Par conséquent, l’exposition aux chauves-souris ou à leurs sécrétions doit être considérée comme un risque potentiel de rage partout dans le monde.
Schéma vaccinal
Deux vaccins inactivés sont disponibles en France :
-Vaccin rabique Pasteur®
-Rabipur®
Schéma vaccinal conventionnel en pré-exposition (Vaccin rabique Pasteur® et Rabipur®) :
- 3 doses à J0, J7, J21 ou J28, en intramusculaire.
Il n’y a pas de rappels systématiques à prévoir en pré-exposition pour les voyageurs ayant complété cette série primaire d’injections.
Schéma vaccinal accéléré en pré-exposition chez les 18-65 ans (Rabipur® uniquement):
- 3 doses à J0, J3, J7 en intramusculaire.
- 2 doses à J0 et J7, pour les personnes immunocompétentes.
Pour les personnes immunodéprimées, le schéma conventionnel en 3 doses est préconisé. Schéma accéléré J0 – J7 possible si accompagné d’un contrôle sérologique 2 à 4 semaines après l’administration de la première dose afin d’évaluer si une administration supplémentaire est nécessaire. La consultation d’un spécialiste des maladies infectieuses ou d’un immunologue est conseillée.
En cas de grossesse, il est préférable, par principe, de différer la vaccination avant exposition.
Cependant, si le risque d’exposition est important, elle peut être pratiquée.
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