La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) causée par une dérégulation du système immunitaire.

Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire pouvant atteindre n’importe quel segment du tube digestif. C’est une maladie chronique comportant des phases d’activité (ou « poussées ») d’intensité variable alternant avec des phases de rémission plus ou moins prolongée.

Les parties de l’appareil digestif susceptibles d’être touchées sont :

• la partie terminale de l’intestin grêle qui relie l’estomac au côlon (iléite),
• le côlon ou « gros intestin » (colite) ou les deux (iléo-colite)
• les atteintes ano-périnéales sont présentes dans 30% des cas.

En France, le nombre de nouveaux cas chaque année est compris entre 4 et 5 pour 100 000 habitants. Le Nord de la France est particulièrement touché avec une incidence de 5,7 pour 100 000 habitants.

Quels sont les symptômes et signes d’alerte de la maladie de Crohn

Les symptômes les plus courants de la maladie de Crohn sont :

• la diarrhée
• le sang et/ou des glaires dans les selles
• les douleurs abdominales telles que des spasmes ou brûlures
• la perte de poids

Cette maladie peut également provoquer une grande fatigue et des symptômes non-digestifs tels que :

• des douleurs articulaires (rhumatismes)
• des affections dermatologiques, tels que des aphtes buccaux ou l’érythème noueux (boursoufflures)
• des manifestations à l’œil, comme l’uvéite.

Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et ces signes d’alerte nécessitent une attention médicale immédiate.

Causes et facteurs de risque de la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est liée à une sur-stimulation du système immunitaire. Celle-ci est causée par la modification de la flore digestive (microbiote) nommée dysbiose, favorisée par des facteurs environnementaux et/ou des facteurs de prédisposition génétique.

Parmi les facteurs environnementaux augmentant les risques de développer la maladie de Crohn, on peut citer le tabagisme, les troubles du sommeil, le stress, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’alimentation riche en aliments transformés, la pollution…

Parmi les facteurs de prédisposition génétique, on peut nommer les antécédents familiaux de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

Diagnostic de la maladie de Crohn

Le diagnostic de la maladie de Crohn se fait généralement lors d’une poussée, avec l’analyse des symptômes par le médecin traitant. Ce dernier prescrit une série d’examens à son patient.

Le diagnostic de la maladie de Crohn se fait par étapes :

1. Une prise de sang, pour révéler une inflammation (augmentation notamment de la CRP ou protéine C réactive) et une éventuelle anémie ou carence en vitamines.
2. Une analyse des selles bactériologique et parasitologique
3. Une iléo-coloscopie, l’examen indispensable en cas de suspicion de la maladie, qui permet d’examiner le rectum, le colon et la partie terminale de l’intestin grêle.
4. Un scanner, une échographie ou une IRM pour identifier des abcès et sténoses.

Traitements et gestion de la maladie de Crohn

Il n’existe pas encore de traitement pour guérir la maladie de Crohn. Toutefois, des traitements existent dont l’objectif est d’empêcher la destruction de la paroi intestinale et de faire disparaitre les symptômes afin que le malade retrouve une vie normale.

Le traitement de la maladie de Crohn suit plusieurs approches :

1. Les médicaments

• Les 5-ASA (mésalazine, sulfasalazine) : ces médicaments donnés par voie orales et dont l’action est antiinflammatoire sont d’efficacité modérée, prescris en prévention de récidive post-chirurgie intestinale.
• Les corticoïdes: ces puissants anti-inflammatoires sont utilisés en courte durée lors des poussées.
• L’azathioprine: prescrite aux patients qui rechutent rapidement après la diminution ou l’arrêt du traitement aux corticoïdes.
• Les biothérapies: il s’agit d’anticorps monoclonaux dirigés contre certains facteurs inflammatoires comme certaines cytokines (TNF).

2. Le régime alimentaire et hygiène de vie

L’arrêt du tabac est indispensable et impératif car c’est un facteur important d’aggravation de la maladie de Crohn.

Il est conseillé aux patients, notamment lors des poussées, d’adapter le régime alimentaire. Il est recommandé d’éviter les sucres simples, les graisses, le lactose  et le gluten

Enfin, il est conseillé de se faire accompagner par des professionnels pour gérer les effets psychologiques liés à la maladie car le stress, l’anxiété et la dépression peuvent aggraver les symptômes.

3. La chirurgie

La chirurgie la plus couramment pratiquée dans le traitement de la maladie de Crohn est la résection iléo-cæcale par laparoscopie (technique chirurgicale basée sur de petites incisions). Elle consiste à enlever le cæcum (la zone qui relie l’intestin grêle au gros intestin) et l’iléon terminal (l’extrémité de l’intestin grêle qui est reliée au gros intestin). Cette opération intervient en dernier recourt, lorsque les autres traitements ne font plus effet.

Vivre avec la maladie de Crohn

Perturbation du quotidien

La maladie de Crohn, qui est une affection de longue durée, a un impact important sur la vie des malades. Bien que celle-ci soit compatible avec une vie professionnelle, familiale et sociale, elle perturbe le quotidien.

Réduire le stress

Il est important de réduire son stress car il est un déclencheur majeur de crises. Pour cela, un suivi psychologique peut être préconisé, ainsi que la pratique d’activités physiques telles que le yoga. Le soutien psychologique peut être trouvé dans des groupes de soutien, tels que l’AFA Crohn RCH France, une association reconnue d’utilité publique qui se consacre au soutien des malades et à la recherche sur les maladies chroniques intestinales (MICI).