Encore de nos jours, la tuberculose est responsable de plus de 1.5 millions de décès par an dans le monde. La bactérie responsable de cette maladie (Mycobacterium tuberculosis) a évolué au cours du temps pour acquérir la capacité d’infecter son hôte de façon très prolongée. Pour mieux comprendre ce phénomène d’adaptation, l’équipe du Docteur Philip Supply de l’Institut Pasteur de Lille (Centre d’infection et d’Immunité de Lille), et des équipes toulousaine (CNRS UMR 5089) et parisienne (Institut Pasteur) ont essayé de mimer cette transition en laboratoire. Pour cela, les chercheurs ont utilisé des souches bactériennes nommées Mycobacterium canettii, dont les caractéristiques génomiques indiquent qu’elles sont similaires à l’ancêtre de M. tuberculosis. Ces souches persistent moins bien que M. tuberculosis chez l’hôte infecté. Les chercheurs ont cependant réussi à sélectionner des mutants présentant une capacité accrue de persistance chez l’hôte. L’analyse de ces mutations a permis de découvrir de nouvelles voies d’adaptation du bacille, ce qui ouvre des perspectives thérapeutiques très intéressantes dans la lutte contre la tuberculose. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature Microbiology.

Parallel in vivo experimental evolution reveals that increased stress resistance was key for the emergence of persistent tuberculosis bacilli (2021)
Aideen C. Allen, Wladimir Malaga, Cyril Gaudin, Arnaud Volle, Flavie Moreau, Ali Hassan, Catherine Astarie-Dequeker, Antonio Peixoto, Rudy Antoine, Alexandre Pawlik, Wafa Frigui, Céline Berrone, Roland Brosch, Philip Supply, and Christophe Guilhot.
Nature Microbiology – doi.org/10.1038/s41564-021-00938-4